Constat n «L'absence d'une stratégie nationale régissant et organisant les marchés de gros a laissé place à une anarchie et une improvisation inquiétantes dans le domaine de la distribution alimentaire». C'est l'état des lieux qu'a dressé, hier, le président de l'Association des distributeurs de Kharouba (ADK), Hakim Laribi, lors d'une conférence de presse animée à l'Ugcaa. Cet état des lieux qui perdure est dû, selon lui, «à la disparition de la distribution assurée par les Aswaks, Edied, Edimco etc, laissant le champ libre à un système d'approvisionnement archaïque improvisé et échappant à tout contrôle». C'est pourquoi, Hakim Laribi a interpellé les pouvoirs publics, notamment le ministère du Commerce, afin d'opérer une reconversion urgente de ce système «improvisé qui ne peut durer davantage». «Nous sommes en train d'éduquer une génération qui achète le pain dans la rue, la viande exposée n'importe comment et beaucoup d'autres scènes désolantes. Ceci nous donne une génération qui pensera que ce sont là des pratiques habituelles alors que ce n'est pas le cas», a-t-il expliqué. L'association propose donc un système de rechange qui «devra obéir à une logique nationale s'appuyant sur une stratégie d'ensemble, de mise en place d'un système de marchés qui intègre tous les opérateurs intervenant dans ce domaine». Cette stratégie se traduit notamment par la mise en place d'un schéma directeur constitué de 3 marchés bleu pour producteurs et importateurs, 250 marchés vert pour les grossistes et 1000 marchés orange pour les détaillants. Par ailleurs, un projet de reconversion a été proposé pour la capitale. Le président de l'ADK a, également, lancé un appel aux pouvoirs publics afin d'adopter le projet de Kharouba qui devra être l'un des pôles régionaux attirant toutes les transactions dans le domaine de l'agroalimentaire. Ceci, en remplacement du marché de gros de Semmar qui est dépourvu de toute commodité commerciale. «Ce projet dont les travaux sont à hauteur de 60 %, sera un carrefour incontournable pour les grossistes et tous les opérateurs de l'agroalimentaire, toutefois un appui du ministère du Commerce et les autorités locales est nécessaire pour sa concrétisation», a également indiqué M. Laribi qui a souligné, au passage, que le transfert des grossistes et opérateurs de Semmar vers ce lieu permettra un contrôle rigoureux des transactions et un flux régulier de la marchandise.