Le lancement du marché de gros de Kharrouba contribuera à l'organisation du secteur commercial. L'anarchie caractérisant les marchés de gros en alimentation générale, en Algérie, est causée, principalement, par la disparition de la grande distribution assurée entre autres par les Aswak et les galeries. C'est le constat établi, hier, par les représentants de l'association des distributeurs de Kharrouba, intervenant à une rencontre sur les marchés de gros organisée par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Selon le président de cette association, M.Hakim Laribi, la disparition de ces grandes surfaces qui alimentaient l'ensemble des points de vente en tous produits, a laissé place à un système d'approvisionnement archaïque, improvisé et échappant à tout contrôle au plan normatif. «Ce système a créé des pseudo-marchés érigés au milieu d'habitations, dans des terrains vagues et surtout dans des lieux incommodes et dangereux», a-t-il soulevé. Il donnera l'exemple du marché de gros de Semmar où les conditions de distribution sont lamentables. «Nous doutons fort qu'à la veille de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, le ministre du Commerce puisse faire visiter des représentants de cette organisation dans ce marché», ajoutera le conférencier. Ce lieu, comme tant d'autres, ne répond à aucune règle de commercialité, d'hygiène et de sécurité alimentaire, selon M.Laribi. Les représentants responsabilisent en premier lieu le ministère du Commerce, censé, selon eux, doter le pays d'un nouveau système de distribution, car l'actuel, fragile et précaire, perdure depuis bientôt dix ans, malgré les insuffisances constatées par les opérateurs. Ainsi, l'association propose un schéma directeur pour la mise en place d'un système de distribution. Il s'agit de créer trois types de marché. Trois marchés bleus, destinés à l'alimentation générale, regroupant producteurs et importateurs, implantés hors agglomération, 250 marchés verts qui sont des centres de distribution occupés par les grossistes et les détaillants et, en fin, 1000 marchés oranges qui sont des centres de consommation. Ce schéma, poursuivra M.Laribi, permettra, sans risque de se tromper, à recouvrir un circuit de distribution où les ménages trouveront des lieux d'achat à la hauteur de leurs exigences, les opérateurs acquerront un statut, des producteurs et importateurs trouveront un lieu d'échange de libre et loyale concurrence. M.Laribi, en fin connaisseur du monde commercial, démarre de ce constat évident pour mettre les réalités à nu, justifiant la naissance d'une autre idée qui parait efficace par son applicabilité à nos particularités socioéconomiques. Il s'agit du projet dit, ´´El Djazira´´, présenté comme la solution idoine et efficace contre le désordre du secteur commercial. C'est un marché des produits alimentaires sis dans la commune de Kharrouba, près du barrage de Keddara, dans la daïra de Boudouaou, à Boumerdès. Ce marché de gros, représentant 549 distributeurs, renvoie à un immense investissement de plus de 150 milliards de centimes. Les actionnaires, distributeurs potentiels et professionnels, qui ont testé sans succès de faire dans le commerce des légumes, prévoient, à travers El Djazira, de créer 10.000 postes d'emploi. Cette importante surface de distribution s'étalant sur 22 hectares, sera construite selon les normes du commerce moderne et offrira toutes les commodités possibles aux clients. Cependant, M.Laribi n'a pas caché son pessimisme concernant le lancement de ce projet, vu la situation actuelle du marché algérien.