Développement n La Kabylie est l'une des régions montagneuses les plus peuplées. D'une superficie de 295 793 hectares, sa population est de 1 229 718 habitants, dont 64%, répartis sur 1 400 villages, vivent en zone rurale. Pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires, les habitants de la région ont, depuis toujours pratiqué l'agriculture, l'élevage et les métiers de l'artisanat. La montagne ne nourrissant plus ses fils, ces derniers ont pris la route des villes et du pays de Marianne en quête d'un emploi. A Tizi Ouzou, en dépit des dispositifs mis en place par l'Etat, la situation dans les zones rurales n'a pas connu l'amélioration souhaitée. Pourtant, le développement du secteur de l'agriculture «revêt une importance primordiale dans la vie socio-économique de la wilaya de Tizi Ouzou», remarque la Direction des services agricoles (DSA), qui met en exergue la contrainte du relief de la wilaya et l'importante démographie. Sur une superficie agricole totale de 258 253 ha, celle utile est de 96 994 ha, dont seulement 4 910 sont irrigués. 80% des terres sont situées sur des pentes de plus de 12% et sont réparties sur 6 zones importantes qui sont le massif côtier d'Azeffoun, les collines de Grande-Kabylie, la chaîne du Djurdjura, le massif de Grande-Kabylie, la vallée de l'oued Sebaou et la dépression de Draâ El-Mizan. L'oléiculture est la principale activité des populations rurales qui ont un attachement ancestral pour l'olivier, un arbre plein de symbolique pour les habitants de Kabylie et qui leur fournit l'huile d'olive, très utilisée en cuisine. Les oliveraies, qui occupent une superficie de 6 000 ha, ont fait l'objet de réhabilitation ; il faut y ajouter 2 000 ha en extension. Le figuier se place en seconde position avec un verger qui occupe 5 000 ha (3 000 ha réhabilités et 2 000 en extension). Le cerisier, qui était très présent dans la région, a été presque décimé par un insecte ravageur appelé capnode. Ajourd'hui, il occupe une superficie de 1 000 ha seulement. Un effort de vulgarisation doit être mené auprès des agriculteurs pour relancer cette culture. Pour ce qui est des autres espèces, on compte 100 ha de vigne de table et 500 d'agrumes. Côté élevage, 26 000 vaches laitières ont été acquises dans le cadre de l'intensification de l'élevage bovin moderne. Le secteur de l'apiculture compte 250 000 ruches pleines et on estime que le secteur est actuellement saturé. Il faut dire que la région se prête à cette activité, ce qui a suscité l'engouement des paysans, notamment les jeunes, qui ont obtenu des aides dans le cadre de l'Ansej. Aujourd'hui de nombreux apiculteurs se reconvertissent à l'élevage après avoir essuyé les inextricables contraintes de commercialisation de leurs produits, notamment le miel. D'ailleurs, beaucoup d'entre eux font de la production d'essaims. Dans le domaine de l'aviculture familiale, la wilaya compte 1 000 modules ; quant à la cuniculture, il a été dénombré 5 000 mères lapines. Sur un autre volet, dans le cadre de la valorisation des productions agricoles, il y a eu la création de 10 mini-laiteries et la réalisation ou la rénovation de 60 huileries. La capacité de stockage sous froid est de 45 000 m3. Selon la direction des services agricoles de la wilaya, «après six années de mise en œuvre du Pndar, le secteur a connu une certaine dynamique de développement qui a permis la relance et la réhabilitation de l'investissement agricole».