Après les Vikings, qui ont précédé d'un demi-millénaire Christophe Colomb en Amérique, c'est au tour d'un paysan américain d'origine suédoise de déposer, post mortem, une pierre dans le jardin du célèbre navigateur. En 1898, Olof Ohman exhume de sa ferme de Kensington, dans l'Etat du Minnesota, une pierre rectangulaire de 90 kilos prise dans les racines d'arbres probablement centenaires dont elle porte la trace. Chose curieuse, la pierre ouvragée est couverte de runes, les caractères de l'alphabet nordique ancien, autrement dit la langue de ses ancêtres. Convaincu de l'intérêt historique de sa découverte, l'homme soumet son trésor à l'examen des experts. Mais nombreux sont alors ceux d'entre eux qui, d'emblée, n'y voient qu'un simple canular. Boudée par la science, la pierre retourne à son propriétaire, qui en fait... un pas-de-porte. Pourtant, des décennies plus tard, elle trône dans les musées américains, avant d'être envoyée au Musée historique de Stockholm ? qui lui consacre une exposition à partir de jeudi ? où une douzaine de spécialistes internationaux espèrent enfin percer son mystère. Il faut dire que l'enjeu est de taille : dater et authentifier l'objet pour savoir si, oui ou non, des explorateurs scandinaves ont à nouveau mis pied à terre sur le Nouveau Monde en 1362, 130 ans avant Christophe Colomb et trois siècles après les Vikings. Alors, imposture ou découverte fondamentale ?