Il y a plus de 20 ans, la police de Hwasong, dans la province de Kyonggi (au nord de la Corée du Sud, dans la région de Séoul) a découvert le corps d'une femme de 71 ans, violée et assassinée, puis abandonnée dans le fossé d'une rizière. Ils ne savaient pas alors qu'elle était la première victime d'un tueur en série dont les crimes n'ont toujours pas été punis. Dix femmes, dont la plupart étaient des adolescentes ou des jeunes femmes, ont été brutalement violées et assassinées entre 1986 et 1991 dans la région. Bien que la police continue encore son enquête de nos jours et examine toujours les indices découverts sur le lieu des crimes, il semble presque impossible que l'assassin soit un jour découvert. En effet, selon la loi coréenne, la prescription pour un assassinat est de 15 ans. Le corps de la neuvième victime, une fille de 13 ans, été découvert le 15 novembre 1990. La police de Hwasong aurait donc dû cesser toute investigation après le 15 novembre 2005. De plus, des preuves ADN indiquent depuis peu que l'assassin d'une dixième victime, une dame de 69 ans, en avril 1991, n'est pas le tueur en série des jeunes femmes, mais un autre tueur. Mais la police a affirmé sa volonté de ne pas laisser le ou les tueurs impunis, en continuant de réexaminer les meurtres non résolus, même s'il semble peu probable que les enquêteurs puissent obtenir de nouvelles preuves. La police avait conclu que les meurtres étaient liés après que le corps d'une quatrième victime eut été découvert, en décembre 1986, et avait alors commencé à traquer un tueur en série. Les enquêteurs étaient parvenus à arrêter le responsable du 8e meurtre de femme de Hwasong, en septembre 1988, mais il s'était avéré qu'il n'était pas lié aux autres. Entre 1986 et 1988, plus de 2 000 enquêteurs furent envoyés annuellement à Hwasong pour tenter de trouver le tueur. Plus de 21 000 personnes ont été interrogées et les empreintes de 40 000 hommes ont été relevées. 570 personnes ont subi des tests ADN. Malgré tous ces efforts, les enquêteurs ne parvinrent pas à trouver le coupable, principalement parce que le tueur prenait soin de ne pas laisser d'indices derrière lui. Il semble qu'il ait juste commis une erreur lors de son neuvième meurtre : on a retrouvé sur les lieux du crime des empreintes digitales, des cheveux et même du sperme. La topographie de la région elle-même a beaucoup changé. Les corps des victimes ont majoritairement été retrouvés dans des champs ou des rizières sur un périmètre de 3 km autour de la route principale du district de Taean. Mais ces champs ont, depuis, été remplacés par des immeubles. La plupart des policiers qui ont enquêté sur cette affaire, sont à la retraite. Seule une équipe de quatre hommes de la police de Hwasong enquête encore. Certaines voix s'élèvent pour demander à ce que le délai de prescription pour un meurtre soit étendu à plus de 15 ans. Ce délai est de 25 ans au Japon ou en Allemagne… et de 10 ans en France. Les lois des Etats-Unis ne prévoient aucune prescription pour les meurtres. Un avocat, député au parti majoritaire, Moon Byung-ho, a soumis un décret en août 2005 afin de prolonger le délai de prescription jusqu'à 20 ans. Il n'a toujours pas été voté.