Retenez bien ces chiffres : 32 - 24 - 31. C?est le nombre de médailles obtenues par l?Algérie aux derniers Jeux africains d?Abuja, avec dans l?ordre le vermeil, l?argent et le bronze. Un record depuis la création de ces joutes en 1965, alors que la meilleure performance remonte à 1991 avec 29 médailles d?or. Le bilan chiffré défendu par le président du COA, M. Berraf, avec toute la pondération qu?on lui connaît, est satisfaisant si l?on prend en considération la quatrième place décrochée par l?Algérie au niveau continental, derrière l?Afrique du Sud, le Nigeria et l?Egypte, et les 234 sportifs (dont 90 filles) participants dans seulement 16 disciplines sur 23. Il y a également l?absence de plusieurs noms de l?élite, notamment en athlétisme, le manque de moyens pour assurer une meilleure et plus longue préparation malgré tous les efforts consentis par le MJS, le COA et les fédérations, pour reprendre les mots du président Berraf. Les satisfactions individuelles de Sid Ali Ferdjani (gymnastique), Salim Ilès (natation), Lamine Ouahab (tennis), Mohamed Bouichaoui (judo) et Abdelaziz Mezouar (haltérophilie) sont des indices qui ne trompent pas sur la valeur de certaines disciplines et la qualité des athlètes à valoriser. Comme dans toute compétition, il y a aussi les déceptions, comme par exemple celles des sports collectifs, qui n?arrivent plus à se hisser au rang continental alors qu?ils ont longtemps occupé des places plus honorables. Mais au-delà des bilans et des analyses, ce sont les prochaines échéances qui attendent nos sportifs qui doivent nous préoccuper. Les jeux d?Athènes sont dans neuf mois, il serait intéressant de connaître la stratégie arrêtée par le COA et les différentes fédérations pour atteindre des objectifs encore plus difficiles à réaliser. A Abuja, les responsables avaient tablé sur 15 médailles d?or ? était-ce une sous-estimation ou une simulation ? Qu?en sera-t-il pour les JO de 2004, sachant que les 32 médailles obtenues ont été dopées par celles des échéphiles (8) et les judokas (8), soit la moitié de la moisson ? Le niveau mondial est carrément une autre paire de manches, même si le potentiel du sport algérien reste immense, mais malheureusement mal exploité et insuffisamment préparé pour réaliser de plus hautes performances. Les résultats de notre sport demeurent de rares tirs sporadiques : une seule médaille d?or à Sydney, en 2002, pour Benida Merrah et une unique consécration pour Saïd Guerni Djabir, aux récents championnats du monde d?athlétisme de Paris. L?année 2004 sera donc un autre véritable test de santé pour le sport algérien, toujours en proie à des difficultés financières et logistiques de pratique et de préparation ainsi qu?à une instabilité chronique de ses structures dirigeantes.