La participation algérienne dans l'histoire des jeux Paralympiques a glané un total de trente-huit médailles (15 or, 7 argent et 16 bronze), dans seulement cinq éditions auxquelles les sportifs algériens ont pris part. La première participation du handisport algérien aux jeux Paralympiques remonte aux JP de Barcelone en 1992. A cette époque, l'Algérie, qui s'était engagée en athlétisme et en goal-ball, était classée 56e sur 83 pays participants. En athlétisme, Bachir Zergoune a eu le mérite de se classer 7e en finale du 1 500 m, 6e au 5 000 m et 7e au 800 m, alors que l'équipe de goal-ball s'était contentée d'une 12e et dernière place. «Le plus important à l'époque pour les athlètes algériens était de vivre de nouvelles sensations autres que les compétitions nationales, régionales et continentales», explique le président de la fédération, Noureddine Nemer Korichi. Il affirme également que «les athlètes sélectionnés ont pu surtout côtoyer le haut niveau et su qu'une place sur le podium paralympique nécessite un travail de longue haleine et une grande persévérance». Quatre années plus tard, à Atlanta (Etats-Unis, 1996), le handisport algérien a fait une grande percée, puisqu'il a confirmé la nette progression des athlètes qui ont réussi à inscrire l'Algérie au tableau des pays médaillés dans des jeux Paralympiques. Avec sept médailles (2 or, 2 argent et 3 bronze), l'Algérie s'est classée 40e sur les 104 pays. La palme d'or est revenue à la révélation de ces JP 1996, en l'occurrence Mohamed Allek, qui, à lui seul, a réussi à damner le pion à des adversaires, pourtant mieux lotis en moyens de préparation. Il a remporté l'or des 100 m et 200 m, avec à la clé deux records du monde (12.03 et 24.32). Mohamed a donné de l'appétit à ses coéquipiers, lesquels ont étoffé le palmarès de l'Algérie. Faouzi Bellal (T34-37) a ajouté trois médailles : une en argent au 5 000 m, et deux en bronze aux 800 et 1 500 m. Youcef Boudjeltia (T12) a pu lui aussi monter sur la 2e place du podium au 400 m. La dernière médaille, en bronze, remportée par l'Algérie dans cette édition, revient à Bachir Zergoune au 800 m (T44-36). La troisième présence algérienne aux JP (Sydney 2000) était encore meilleure, vu le nombre de médailles remportées et le classement final réalisé. En effet, l'Algérie s'était classée à la 38e place sur 111 pays, grâce à son champion du monde paralympique, Mohamed Allek, qui s'est adjugé trois médailles d'or. Celles du 100, 200 et 400 m, avec à la clé deux nouveaux records du monde, au 100 m (11.99) et au 400 m (54.66). Une performance qui restera dans les annales du handisport mondial, et algérien tout particulièrement. Cette performance du chef de file du handisport algérien n'avait pas laissé indifférents les responsables de la fédération, laquelle avait décidé de revoir la politique du développement de ce sport en Algérie, et de trouver des compagnons à Allek pour les futures compétitions internationales, dont les jeux Paralympiques clôturent un cycle de quatre années de travail très dur. Il y a lieu d'enregistrer avec satisfaction la participation du powerlifteur, Djamel Meziani (60 kg), qui s'était classé 6e lors de la finale sur douze participants avec une charge de 165 kg. Sa compatriote, Annab Saliha (48 kg), n'a pas pu confirmer ses charges habituelles. Cette nouvelle politique de la promotion du handisport en Algérie, qui a pris quatre longues années, a porté ses fruits aux 12e Paralympiques de Grèce. En effet, l'Algérie avait présenté une forte délégation composée de 20 athlètes dans trois disciplines (athlétisme, judo et power lifting). L'édition disputée à Athènes est ainsi la plus prolifique par rapport aux précédentes, avec treize médailles au total (6 or, 2 argent et 5 bronze) et une 25e place au tableau final des médaillés sur 135 pays classés. Un résultat historique pour le handisport algérien, avec trois disciplines, à savoir l'athlétisme, le judo et le powerlifting. L'édition athénienne des jeux Paralympiques avait marqué l'émergence de nouveaux talents, tels Samir Nouioua (double champion olympique au 1 500 et 5 000 m, et médaillé d'argent au 800 m), le judoka Nine Messaoud devenu à l'occasion le premier champion paralympique africain et arabe en judo, et les plus anciens de tous, les concouristes Karim Bettina (or au poids et record du monde (7.64 m) et une bronze au club, Safia Djelal (or au javelot et record du monde (30.90 m), et Nadia Medjmedj (or au poids et record du monde (9.79 m). D'ailleurs, ces mêmes athlètes ont confirmé cette fois-ci à Pékin en décrochant pour chacun d'eux des médailles. Ainsi, durant cette édition chinoise, l'Algérie a décroché 15 médailles dont 4 or, 3 argent et 8 bronze. Si, au total, l'Algérie a fait mieux qu'à Athènes, en termes de médailles d'or, en revanche, il y a régression. Même dans le classement général, l'Algérie est tombée de la 25e place à Athènes à la 31e. La délégation était composée de 32 athlètes (la plus forte depuis que l'Algérie participe à ce rendez-vous), dont les quatre athlètes écartés. Mohamed Allek n'a pas refait ses exploits. Il n'a décroché aucune médaille. en revanche, d'autres athlètes, à l'image de Nouioua ou Medjmedj, ont confirmé leur statut. L'athlétisme handisport algérien a prouvé qu'il peut vraiment être à la hauteur, pour peu que les moyens suivent. R. S. Bilan de la participation algérienne aux différents JP :
Tableau des médaillés algériens dans les cinq éditions des jeux Paralympiques auxquels l'Algérie avait pris part, dont la dernière édition, la 13e s'est déroulée à Pékin, en Chine, du 6 au 17 septembre dernier : Barcelone (Espagne) 1992 : zéro médaille. Atlanta (Etats-Unis) 1996 : 2 or, 2 argent, 3 bronze (40e place sur 104 pays) : Mohamed Allek or (100 m) et record du monde, or (200 m) et record du monde, Bachir Zergoune bronze (800 m), Bellel Faouzi argent (5 000 m), bronze (800 m et 1 500 m), Youcef Boudjeltia argent (400 m). Sydney (Australie) 2000 : 3 or (38e place sur 111 pays) : Mohamed Allek or (100 m), or (200 m) et or (400 m) et record du monde. Athènes (Grèce) 2004 : 6 or, 2 argent, 5 bronze (25e mondialement): Samir Nouioua or (1 500 m), or (5 000 m), argent (800 m), Karim Bettina or (poids) et record du monde (7.64 m), bronze (club), Safia Djelal or (javelot) et record du monde, Nadia Medjmedj or (poids) et record du monde, Hakim Yahiaoui argent (disque) Mohamed Allek bronze (200 m), Mohamed Aissaoui bronze (1 500 m), Omar Benchiheb bronze (1 500 m), Khaled Hanani bronze (1 500 m), Messaoud Nine or (judo). Pékin (Chine) 2008 : 4 or, 3 argent, 8 bronze (31e mondialement): Karim Betina or (poids), Kamel Kardjena or (poids), Mouloud Noura or (judo), Sidali Lamri or (judo), Louadjeda Benoumessad argent (javelot), Samir Nouioua argent (800 m), bronze (1 500 m), Sofiane Hamdi argent (200 m), bronze (100 m), Nadia Medjemedj bronze (poids), bronze (disque), Zine Eddine Sekhri bronze (800 m), Mounir Bakiri bronze (poids), Hocine Gherzouli bronze (poids), Zoubida Bouazoug bronze (judo).