Artisanat n L'atelier de céramique et de poterie implanté dans le quartier Bel-Air du chef-lieu de wilaya, est devenu une valeur sûre. Sa gérante, Mme Hassiba Boussoualem Bendouis, qui a bénéficié de mesures d'accompagnement dans le cadre de l'assistance aux PME-PMI accordées par les pouvoirs publics, fait preuve d'ingéniosité et de savoir-faire pour asseoir son entreprise. Cet atelier, de création récente, est spécialisé dans l'art décoratif et la sculpture sur une céramique préalablement traitée. Harassée par de fréquents déplacements à travers les nombreux ateliers du pays pour leur proposer ses travaux, cette artiste, âgée de 36 ans, a décidé, en 1996, «de voler de ses propres ailes». Titulaire d'un diplôme d'ingénieur d'Etat en industrie du textile, elle emploie quatre jeunes femmes dont deux apprenties qui l'assistent dans la fabrication de nombreux prototypes et modèles de céramique de mieux en mieux accueillis par les amoureux de cet art. Mme Boussoualem, membre du bureau de la Confédération nationale des artisans, laisse, chaque jour, son inspiration voguer aux quatre coins de l'Algérie pour y puiser des motifs, des formes et des dessins qui orneront ses céramiques ou ses poteries. L'argile rouge, pétrie, malaxée, cuite et soumise aux circonvolutions de son pinceau, devient un objet d'une rare beauté qui ira garnir une cuisine, un salon, une salle de séjour et même un jardin. Ses jarres, finement sculptées et décorées, belles à vous couper le souffle, sont aujourd'hui des objets très prisés par les férus de cet art. Dans ce contexte, cette artiste, la seule femme céramiste dans tout l'ouest du pays, affirme que le patrimoine national est sa source d'inspiration. Elle puise une première idée qu'elle développe au gré de sa fantaisie et de son savoir-faire. Certains de ses travaux, aujourd'hui répertoriés dans le catalogue qui renferme les maîtres reconnus de cet art, élaboré par l'Agence nationale de l'artisanat, laissent penser que l'artiste s'inspire de l'esthétisme moderne. Le sable n'est pas cette matière amorphe qui s'égrène entre les doigts. Elle en use pour rendre chaleureux son article, comme cette amphore de près d'un mètre de hauteur, finement décorée, qui lui a permis de s'attirer l'admiration des visiteurs lors du premier Salon national de la céramique organisé en 1997. Ce vase lui a ouvert de nouveaux horizons en accédant à l'aide des pouvoirs publics. Faisant partie d'une élite jalouse du patrimoine et de l'art de la céramique qui avait connu une période de déclin, Mme Boussoualem a entrepris, avec la collaboration d'autres artistes et le concours de la direction de la PME-PMI et de l'artisanat à Oran, de mettre sur pied une association, Les Mains éternelles, qui aura la charge de relancer cet art dans l'ouest du pays.