Progrès n Les Complexes sportifs de proximité (CSP) ont connu, ces dernières années, une expansion remarquable au grand bonheur des enfants, mais surtout des adultes. Après une apparition timide au début des années 1990, des quartiers comme ceux d'Ibn Sina, de l'Usto ou encore des populeux Hai S'naouber et Sidi El-Houari sont, eux aussi, aujourd'hui, équipés de ce type de minicomplexes sportifs initiés par la direction locale de la jeunesse et des sports. Celle-ci, qui se félicite de la réussite de l'expérience, prévoit de les généraliser à l'ensemble des cités à forte densité de population, où les aires de loisirs et de détente étaient quasi inexistantes. Outre les tournois organisés régulièrement par les adultes, notamment durant le ramadan et la saison estivale, les CSP sont quotidiennement «envahis» par des ribambelles d'enfants, débordant d'énergie pour se lancer dans des parties de football, se prolongeant le plus souvent tard le soir. Les associations sportives ont trouvé en ces structures la solution au problème de la disponibilité des terrains de football où l'accès aux jeunes catégories est strictement réglementé. Un habitant de la cité Aadl, la quarantaine, «mordu» de football, ayant arrêté depuis plusieurs années sa discipline préférée, avoue que la création du CSP de la cité lui a permis de renouer avec sa passion de toujours. Cette cité, à l'instar de celle de Hai El-Yasmine, également pourvue de son complexe, accueille depuis sa livraison récente, d'interminables parties de foot organisées entre voisins, même si les adeptes d'autres disciplines sportives comme le volley-ball, le basket-ball ou le handball, se voient ainsi «marginalisés par les émules des Zidane, Ronaldo, Beckham et autres dieux des stades». Les complexes sportifs de proximité ne sont pas conçus pour la pratique de toutes ces disciplines, déplore un féru de la petite balle, même si, se réjouit-il, ces structures ont notablement contribué à «redonner vie à la cité où il réside actuellement et celle de son enfance, Sidi El-Houari. Le CSP de la cité Usto, une zone d'habitation ayant émergé à la fin des années 1980 accueille, aujourd'hui, les activités de l'une des écoles de football de la ville. Ces «poussins», encadrés le plus souvent par des animateurs du mouvement associatif sportif local, ont ainsi à leur disposition l'espace tant souhaité par leurs aînés, et peuvent ainsi passer du bon temps et canaliser leurs énergies. Un père de famille, heureux de voir sa progéniture jouir d'une telle infrastructure, déplore cependant le choix du béton poreux pour le revêtement des terrains, qui constitue, selon lui, «une contrainte sérieuse pour le développement des gestes techniques et l'éclosion de jeunes talents». Il suggère la création d'autres structures de loisirs, notamment les jardins d'enfants qui font cruellement défaut dans les anciennes cités. Prévus par les aménagistes de la ville, dans le cadre de la charte de l'urbanisme participatif, ces jardins d'enfants constitueront des structures complémentaires à l'animation des cités et à la prise en charge de cette catégorie d'âge.