Une des causes de la déperdition scolaire — la surcharge des salles de cours — sera le gros problème à éradiquer à l'avenir. 6 000 nouvelles classes, tous paliers confondus, devront être réceptionnées à l'horizon 2009. «Nous envisageons de réduire le nombre d'élèves dans une classe pour atteindre le nombre de 31 élèves par classe d'ici à l'horizon 2009», a tenu à rassurer le ministre de l'Education nationale par rapport à l'asphyxie généralisée de la surcharge dont souffre aujourd'hui l'école. Véritable casse-tête, le tohu-bohu constaté dans des salles pleines à craquer peut mener, préviennent des observateurs avisés, à deux graves préjudices et pas des moindres : une présentation de cours chahutée par des enseignants totalement débordés et une réceptivité souvent quasi nulle de la part des élèves incapables de retenir ne serait-ce que cinq minutes de la leçon. Eradiquer cette promiscuité fort encombrante équivaut, pour le département de l'éducation, à déployer les gros moyens. Aboubakr Benbouzid l'a annoncé jeudi, à Alger, lors d'une journée d'évaluation du développement de son secteur qu'il a présidée en présence du ministre de l'Habitat, Mohamed Nadir Hamimid. Il sera, en effet, question de réceptionner, dans deux ans, pas moins de 6 000 nouvelles classes, avec un «bonus» aux wilayas qui souffrent le plus de ce déficit, comme c'est le cas de Tébessa, Djelfa, Médéa, Jijel et M'sila. Ce chantier sera réalisable, selon les dires du ministre, à la faveur de la construction, en étroite collaboration avec le département de Hamimid de 746 collèges d'une capacité unitaire de 600 places et 360 lycées d'une capacité unitaire de 800 à 1 000 places. A ses côtés, le ministre de l'Habitat s'est engagé à livrer tous les projets du secteur de l'éducation nationale à la prochaine rentrée scolaire et à poursuivre la réalisation des projets restants pour livraison fin 2009. Dans le même registre, Benbouzid a rappelé que les wilayas vivant une situation plus favorable «ne bénéficieront pas d'un programme d'investissement important», à l'image de Aïn Témouchent, Annaba, Guelma et Tizi Ouzou. Ces mesures, a-t-il assuré, visent essentiellement l'intensification du réseau d'établissements scolaires afin de pouvoir accueillir les nouveaux élèves accédant aux cycles moyen et secondaire, ainsi que la diminution des disparités enregistrées, dans chaque wilaya et entre wilayas, en matière d'occupation des classes et de nombre moyen d'élèves pour chaque groupe d'élèves. En ce qui concerne la lutte contre la déperdition scolaire, des mesures incitatives sont préconisées : il s'agit notamment de l'extension du réseau des cantines scolaires, demi-pensions et internats, la réhabilitation des établissements, le renouvellement du mobilier scolaire et le développement de l'enseignement à distance.