Appréhension n «La trop grande ouverture de l'économie nationale aux investissements étrangers est porteuse d'un danger réel pour les entreprises nationales fragiles», estime le FCE. Même si, globalement, les différentes organisations patronales ont accueilli favorablement les contours et les objectifs de la stratégie industrielle arrêtée par le gouvernement, il n'en demeure pas moins qu'elles ont tenu à exprimer leur inquiétude quant à certains aspects du projet. Ainsi, la déclaration du ministre des Participations et de la Promotion des investissements relative à la «liberté d'investir garantie par l'Etat» ne semble pas être du goût du Forum des chefs d'entreprises (FCE) qui, par la voix de son président, a estimé que l'investissement étranger ne doit aucunement se faire aux dépens des entreprises algériennes. S'exprimant lors d'une séance plénière des assises nationales de la stratégie industrielle ouvertes hier au Palais des nations, Reda Hamiani a plaidé la cause des PME-PMI qui, à ses yeux, ne bénéficient pas de mesures de protection suffisantes de la part de l'Etat. «Le gouvernement doit accorder davantage de soutien aux entreprises», a estimé M. Hamiani, ajoutant que «l'Etat doit encourager toute entreprise économique quelle qu'elle soit, si elle est performante». L'orateur a particulièrement regretté le fait qu'aujourd'hui, «des entreprises subissent les barrières et l'exclusion notamment dans les appels d'offres sous le prétexte fallacieux qu'elles n'ont pas suffisamment d'expérience». S'élevant contre la «trop grande ouverture» de l'économie nationale aux investissements étrangers, une option porteuse, selon lui, d'un danger réel pour les entreprises nationales fragiles, le président du FCE a invité le gouvernement à prendre exemple sur ce qui se fait chez nos voisins. A ce titre, il cite le code du commerce tunisien qui énumère dans l'une de ses clauses les secteurs économiques où les investissements étrangers sont soumis à des restrictions drastiques. «Même en France, en Allemagne et au Canada, ajoute-t-il, il est interdit aux étrangers d'investir dans les secteurs des télécommunications et de la sécurité informatique.» Pour sa part, l'Union nationale des entrepreneurs algériens (Unep) a abondé dans le même sens en appelant l'Exécutif à faire preuve d'une «plus grande attention» dans le processus de mise à niveau des entreprises et de tout mettre en œuvre pour l'éradication du phénomène du marché informel. A noter que cette montée au créneau du patronat survient au lendemain du lancement officiel du programme de mise à niveau des PME et de la sortie du premier responsable du secteur qui avait, notamment, jugé «insuffisante» l'enveloppe d'un milliard de dinars dégagée pour l'opération qui doit toucher au total quelque 5 000 entreprises.