Grief n Le président de la République s'en est vivement pris aux partenaires de l'Afrique qui ont manqué à leur engagement d'accompagner le Nepad dans la concrétisation de ses objectifs. Ce qui semblait acquis pour tous les observateurs avant le début des travaux du sommet du Nepad, hier à Alger, ne s'est pas concrétisé à l'issue du conclave. L'intégration du secrétariat de ce mécanisme au sein des instances de l'Union africaine ne se fera pas dans l'immédiat. Elle est reportée à juin 2008. Au-delà des interprétations qui peuvent être faites de cet «ajournement» ou «période de transition», il reste que la décision a surpris plus d'un tant le principe de l'intégration semblait faire l'unanimité parmi tous les Etats membres. Les certitudes des analystes se sont mises à s'ébranler dès la matinée au fil des heures qui s'égrenaient sans que l'ouverture solennelle des travaux ait lieu. Prévue dans la matinée, la cérémonie d'ouverture n'interviendra qu'aux alentours de 14 heures. Pourtant, les 4 chefs d'Etat qui ont fait le déplacement à Alger et les représentants de ceux qui n'ont pas jugé utile de le faire étaient arrivés quatre heures plus tôt. Leur conclave à huis clos semblait durer et les premiers doutes commençaient à envahir les esprits des présents dans le hall du Palais des nations. Les discussions ont-elle buté sur la question de l'intégration ? Au cours de la conférence de presse animée à l'issue du sommet, les dirigeants n'iront pas jusqu'à confirmer cet état de fait mais feront part de la décision des chefs de délégation de se donner une période de transition de plus d'un an pour passer à l'intégration finale du secrétariat du Nepad au sein de l'Union africaine. Ce qui prolongera la situation de duplicité qualifiée par les initiateurs même du mécanisme de «distorsion qu'il est impératif de rectifier». Dans ce sens, l'on s'interroge déjà sur la manière dont sera représenté le continent au prochain sommet du G8 prévu en juin. A propos justement des partenaires de l'Afrique, le président de la République n'a pas manqué dans son allocution inaugurale de regretter le «manquement» de ces derniers à leur «engagement pour un accompagnement effectif dans la mise en œuvre des projets du Nepad». «Ces engagements, ajoute-t-il, n'ont malheureusement pas été tenus comme nous l'aurions souhaité et ils ne sont pas toujours exempts de calculs qui servent davantage leurs intérêts que ceux de notre continent.» Bouteflika n'en veut cependant pas qu'aux partenaires étrangers puisqu'il relèvera également des insuffisances ayant trait à «la faiblesse des capacités institutionnelles nationales, régionales et continentales au niveau de la conception, de la réalisation, de la gestion et du contrôle des projets» du Nepad. Un constat qui n'empêche pas le chef de l'Etat, qui fut l'un des pionniers de l'initiative avec Thabo Mbeki et Olesegun Obasanjo, de revenir sur les avancées réalisées dans le cadre du Nepad, à savoir «des taux de croissance positifs», «l'élargissement des espaces de droit et de démocratie», «la diminution du nombre de différends et de conflits armés» et «la réduction des opportunités d'interférences étrangères».