Dans une allocution à l'ouverture du sommet du Comité des chefs d'Etat et de gouvernement pour la mise en oeuvre du Nepad, le président de la République a affirmé que depuis cinq ans, le Nepad a réalisé des objectifs importants, qualifiant de ''méritoires'' les efforts déployés depuis son lancement en 2001, ''car ils illustrent la prise en charge des affaires politiques et économiques du continent directement par les Africains eux-mêmes'', a-t-il expliqué. Il a cité à l'actif du Nepad la réduction des ''opportunités d'interférences étrangères'' et des ''espaces de conflits et d'instabilité'' sur le continent, ainsi que les taux de croissance positifs, avec une moyenne de 5,4%, enregistrés depuis quelques années par un grand nombre de pays africains. C'est également sous l'effet du Nepad que, ''désormais, les pays africains accordent une meilleure attention à la question de la bonne gouvernance, à la gestion participative, de même qu'au partenariat et à la consolidation de l'Etat de droit'', s'est-il félicité. Dans ce contexte, il a appelé à persévérer dans la même voie afin d'atteindre l'étape de la construction et de la mise en œuvre des programmes de développements. Il a également souligné qu'il y a des obstacles concernant l'application de ce processus. Le chef de l'Etat n'a pas manqué de citer quelques observations, notamment le manque enregistré au niveau de l'application des programmes de développement, les investissements étrangers. Il a également déploré les ''engagements non tenus'' des partenaires de l'Afrique dans la mise en oeuvre des projets du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). ''Nos partenaires internationaux ont pris des engagements pour un accompagnement effectif dans la mise en oeuvre des projets du Nepad et le renforcement de nos capacités d'intervention'', a déclaré le président Bouteflika. Ces engagements ''n'ont malheureusement pas été tenus comme nous l'aurions souhaité et ils ne sont pas toujours exempts de calculs qui servent davantage leurs intérêts (des partenaires) que ceux de notre continent'', a-t-il ajouté. Les stratégies et programmes sectoriels élaborés dans le cadre du Nepad dans les différents domaines ''ont tous en partage (à) l'appel pressant à nos partenaires au développement pour qu'ils contribuent à accompagner effectivement l'Afrique dans ses efforts'', a encore rappelé le chef de l'Etat. ''La vérité est que ces attentes de l'Afrique n'ont pas encore trouvé tout l'écho souhaité'', a-t-il souligné. Pour ce qui est du point principal débattu lors du sommet, portant sur l'intégration du secrétariat du Nepad dans la commission de l'Union africaine, le chef de l'Etat a souligné qu'il faut continuer le processus d'intégration du Nepad à l'Union africaine afin d'arriver à une cohérence entre ces deux institutions. Il a ajouté que l'application de Nepad a montré son impact à long terme dans la croissance économique et sociale de l'Afrique, chose qui nécessite, selon M. Bouteflika, la mobilisation des ressources locales et étrangères. Il a également noté le manque de cohérence entre le Nepad et l'Union africaine, ajoutant qu'il faut que l'Afrique accompagne le Nepad comme étant un programme de développement. Le président Bouteflika a, par ailleurs, souligné que le sommet d'Alger aura à ''prendre une décision sur la question cruciale de la finalisation du processus d'intégration du Nepad à l'architecture globale de l'Union africaine'' (UA). ''Le parachèvement du processus de construction de cet édifice (le Nepad) doit se poursuivre en satisfaisant à la même exigence de cohérence, de cohésion et d'harmonie dans la démarche qui nous a toujours guidés dans la conduite de cette grande entreprise'', a-t-il relevé.