Formation n Bonne initiative que celle prise par l'Institut culturel italien et l'Institut national supérieur de musique d'organiser un stage de percussion au profit des étudiants algériens. Le projet qui s'intitule diversité de sons a été pendant une semaine beaucoup plus didactique avec en prime l'approfondissement et l'échange de traditions musicales entre les deux pays. La percussion est utilisée comme rapprochement entre la formation musicale ARS Ludi (art de jouer), le plus important groupe de percussions contemporaines et des musiciens professionnels algériens dont la troupe Harmonica et le jeune compositeur algérien Salim Dada. Les musiciens des deux pays ont exploré les différentes voies de la percussion européenne et africaine. Cette dernière vit des rythmes rituels liés plus souvent à la danse. Pour sa part, la percussion maghrébine renferme une richesse de couleurs qui ne peut qu'exploser dans sa rencontre avec la percussion européenne. Durant ce stage, les musiciens italiens ont profité pour avoir une idée exacte de la percussion maghrébine particulièrement algérienne. Du coup, la respiration, la position corporelle et les techniques exécutives ont été revisitées avec l'introduction des instruments modernes tels que batteries et tambours en mettant à l'évidence la possibilité de fusion. Ce résultat a été couronné par un concert animé vendredi dernier au Palais de la culture par le groupe Harmonica et les musiciens italiens. Ces derniers ont séduit le public par les sonorités percussionnistes riches en rythmes et en chants traditionnels algériens. Au menu, une lecture poétique d'Apulée de Madaure qui a écrit son célèbre «L'âne d'or» est une première en Algérie. Les compositions instrumentales richement interprétées par les professionnels des deux rives ont tablé sur le registre de l'expérimentation des sons et leurs nuances avec parfois des rythmes mélodieux. Grâce à une lecture magistrale du texte, la participation de Ouahiba Adjali comme poétesse a mis en valeur un auteur antique et universel. Le tout agrémenté de morceaux de gnawi, de chant traditionnel Ghoumari ainsi que la poésie populaire de Ahoud Entenerie qui signifie vent du Sahara. Des rythmes exécutés dans les quatre coins d'Algérie ne lassaient pas le public attentif. Cette expérience fera dire au compositeur Salim Dada «qu'elle est interculturelle et en même temps une fresque sonore pour récupérer le patrimoine algérien». Pour sa part, Gianluca Ruggieri percussionniste au groupe ARS Ludi nous a déclaré que «le travail sur la percussion expérimentale fait appel au mélange tradition et à la modernité en tablant sur la richesse des contacts».