Gestion n Habitués à la politique du par à-coup et du rafistolage, nos responsables doivent miser, désormais, sur l'anticipation, pour éviter ce qui s'est passé récemment, à Sidi Bel- Abbès et à M'Sila. Curieux timing : Sidi Bel-Abbès et M'sila venaient à peine d'enterrer leurs morts respectifs et panser leurs blessures, après le trop plein de pluies devenues subitement diluviennes faute de caniveaux et de canalisations normales, que des opérations de protection contre les inondations étaient annoncées ça et là à travers les quatre coins du pays. Ediles et maires cassent les tirelires, convoquent les équipes techniques, et apprennent à parler le langage écologique. La parfaite illustration nous parvient du côté de Oued la Mekkera, où une dizaine de personnes avaient péri, emportées par des eaux en furie, et des dégâts chiffrés à 1,36 milliard de dinars. Dans cette ville de l'ouest, un «atlas» des zones inondables serait en voie de finalisation estiment les responsables du secteur de l'hydraulique. Selon ces derniers, cette cartographie servira à «définir les règles générales pour une meilleure gestion de l'espace urbain et des sites exposés aux risques d'inondations». Plus loin, à Khenchela plus précisément, il a été prévu de consacrer 2,57 milliards de dinars ventilés sur huit opérations de réalisation, revêtement et réhabilitation des axes dégradés au cours des dernières années suite notamment aux inondations. Du côté de Biskra, on parle du lancement imminent d'une étude pour la protection de la ville contre les inondations, alors qu'à Béjaïa, où de nombreuses maisons de villages épars et éloignés ont subi le «châtiment» d'une rivière en crue avec son lot des dégâts matériels, on pense à revoir de fond en comble l'aménagement du territoire, surtout au niveau des bourgades juchées au piémont de Yemma Gouraya, connue pour ses problèmes d'érosion du sol. Récemment sinistrée, la ville de M'sila dont le préjudice financier est de l'ordre de un milliard de Dinars avec en grande partie des pertes en récoltes et en bétail, a besoin de réviser totalement son très dense réseau hydrographique, laisse-t-on entendre dans les couloirs de la wilaya. Plus de 3,6 milliards de dinars sont exigés par la direction de la planification pour la protection de 22 villes de la wilaya contre les risques d'inondations. Plus préoccupants, encore, les villes situées sur les berges des oueds Leham, Hejila, Ketrini, Sebla, Boussaâda, Mitar et Herhara sont les plus menacées, estiment les présidents d'APC. Enfin dans la région de Tipaza et plus précisément dans la ville de Fouka une première tranche de l'opération de protection de la ville contre les inondations vient d'être achevée. Le projet porte sur la réalisation de 2 400 mètres linéaires (ML) de caniveaux et la réhabilitation de 1 400 ML de réseaux qui vont prendre en charge deux rejets principaux situés à Fouka-Marine et Fouka-Ville, sujettes aux inondations, après les chutes de pluie. Force est de constater que toutes ces mesures auront, très certainement du crédit aux yeux des populations si elles ne s'inscrivent pas dans la politique du par à-coup et du rafistolage et si la gestion des cités urbaines se fait normalement selon un canevas étudié, où le moindre détail n'est pas occulté. Pour le bien de tout le monde et à moindres coûts.