Le monde qui peuple le hall de ce tribunal semble être celui de tous les jours. Sauf que certains signes ne trompent pas sur la léthargie qui caractérise ce mois sacré. A l?entrée, le préposé à la réception fait signe à une jeune femme, qui s?apprêtait à ouvrir son sac pour la fouille, de passer. Juste un signe de la main, comme si le fait de parler lui coûtait. Pensant ne pas comprendre, elle esquisse un pas vers lui. Il lui fait un autre signe. Dans le hall, des avocats rangent leur robe noire dans leur cartable, certains discutent en groupe. Mais ce ne sont pas les grandes discussions qui ont lieu d?habitude sur ce lieu. Un avocat baye aux corneilles avant d?aller s?asseoir sur un carton. «Nous travaillons de la même manière que d?habitude, mais avec la colère en plus», nous dit une «robe noire» qui met tous les griefs sur le compte des greffiers. «Ils ont la mainmise sur tout ici», fait remarquer notre interlocutrice. Dans une salle d?audience ouverte, des citoyens attendent d?être appelés pour des séances réservées au statut personnel. A 12h 30, le hall se vide peu à peu. Dehors, se forment des processions d?avocats.