Redouane est un jeune de 27 ans, c'est un gradien de parking «un métier honorable et rentable», dit-il. Vu son caractère difficile et son tempérament emporté, il a pu s'approprier un petit espace public de 400 m2 à côté du siège de la daïra de Chéraga. «Je suis le maître des lieux et je suis seul ici», dit-il. Arborant casquette et survêtement, Redouane ne mâche pas ses mots quand un propriétaire de voiture veut négocier les prix. «Pour moi, c'est simple, soit ils payent, sinon… ! » C'est-à-dire ? «je ne leur garantis rien à leur prochain stationnement…» Les clients habitués ont très bien compris et la meilleure solution c'est d'essayer de gagner la sympathie du gardien cow-boy. «Certains n'hésitent pas à me glisser, de temps en temps, des billets de 200 DA, question de gagner ma sympathie… surtout les femmes. Elles ont peur de retrouver leurs voitures sans phare ou avec une roue démontée. Parfois, la sévérité et l'intimidation rapportent... », dit-il fièrement. Redouane qui a été exclu en 9 AF, n'envisage pas un avenir autre que celui d'un gardien de parking. «Je ne sais rien faire d'autre et avec la nouvelle circulaire, je suis certain de perdre beaucoup de mes avantages. On va me coller des frais que je dois payer à la municipalité et on me collerait certainement un autre jeune oisif, puisqu'il s'agit de coopérative de jeunes. Je ne suis pas d'accord, vive l'informel», dit-il. Rédouane n'a pas voulu nous parler de ses gains, «secret professionnel», justifie-t-il.