La création de l'Académie algérienne de langue amazighe et du conseil supérieur de la langue amazighe a suscité satisfaction et espoir au sein du mouvement citoyen des arouch. En effet, la Cadc de Tizi Ouzou qui souligne que «le développement et la promotion de la langue et de la culture amazighes sont désormais de la responsabilité et du ressort de l'Etat», note, dans une déclaration rendue publique, hier, que l'académie a été créée «conformément aux engagements de l'Etat et des résultats des négociations entre la délégation du mouvement citoyen des arouch et les représentants de l'Etat, consignés dans le protocole d'accord portant sur la mise en œuvre de la plateforme d'El-Kseur du 15 janvier 2005». Pour les rédacteurs du document, la mise en place des deux institutions constitue «une étape qualitative cruciale dans la perspective prochaine de hisser la langue amazighe au statut de langue officielle». Par ailleurs, la Cadc lance un appel à toutes les compétences dans le domaine amazigh pour «contribuer chacun dans sa spécialité afin de faire de l'Aala et du Csla des gages sûrs pour l'officialisation de la langue amazighe». Par ailleurs, la Cadc souligne que l'Aala et le Csla doivent être «impérativement» dotés de moyens humains qualifiés et de moyens matériels» pour leur permettre de réaliser pleinement et de manière autonome et indépendante leurs missions et objectifs». Il faut dire que beaucoup d'espoir est mis dans ces deux institutions chargées de la promotion et du développement de tamazight dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national. L'Académie, qui est dotée du statut d'institution nationale scientifique et culturelle, est donc chargée de missions qui étaient conférées au Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), créé par le président Liamine Zeroual en 1995. Une institution ayant le pouvoir exécutif, mais qui a limité son fonctionnement à la promotion beaucoup plus du volet folklorique que culturel et scientifique de tamazight. Après plus de dix ans d'existence, le bilan du HCA est en effet très maigre sur le plan de la promotion de tamazight. Aussi avec la mise en place des deux nouvelles institutions, le rôle du Haut-Commissariat à l'amazighité devient secondaire.