Dans la plupart des civilisations, le vêtement est défini comme «l'enveloppe du corps», enveloppe qui, non seulement le protège du froid et des intempéries, mais aussi cache ses parties intimes. Dans la tradition monothéiste, c'est après avoir violé l'interdiction divine de manger du fruit défendu du Paradis, que le premier couple humain a découvert sa nudité, c'est-à-dire qu'il a perdu l'innocence primordiale. Dans d'autres cultures également, la nudité est associée à un état d'innocence première, alors que le vêtement n'apparaît qu'après que l'homme, décidant de rompre avec l'état naturel, s'est imposé des normes et des règles. A contrario, dans les rites d'initiation, le candidat est souvent dépouillé de ses vêtements : soit on le laisse nu, durant au moins une partie des cérémonies, comme pour lui faire retrouver l'état d'innocence primordiale, on le revêt d'autres vêtements, symbole de son changement de statut (par exemple, dans les rites de passage, passage de l'enfance à l'âge adulte). Ces rites ne sont pas, comme on le croit, le propre des sociétés dites archaïques mais se retrouvent aussi dans les sociétés dites modernes : ainsi, chez les chrétiens, la robe de la première communion ou chez les musulmans, le vêtement du jeune circoncis, accompagné parfois de coiffures caractéristiques. Dans beaucoup de sociétés, anciennes et modernes, le vêtement sert aussi à discriminer les groupes sociaux ou régionaux : paysans, ouvriers, bourgeois, militaires, religieux...