Débat n «La formation et l'archivage» tel est le thème du séminaire qui s'est déroulé, hier, dimanche, en marge du festival du théâtre amateur de Mostaganem. Dans son intervention, Bouziane Ben Achour, critique et journaliste, a fait une comparaison critique du travail théâtral fait, d'une part, par les troupes qui ont exercé durant la période allant jusqu'à 1988, et d'autre part, des jeunes compagnies et associations. «Il y a une réelle différence entre les deux générations», a-t-il dit, avant d'ajouter que «les membres œuvrant au sein des troupes étaient soumis avant à une formation théorique. Ils étaient ouverts à tout ce qui se faisait en matière de pratique théâtrale». Et de regretter que «cela ne se fait plus aujourd'hui. Avant un comédien était formé au théâtre – toutes disciplines confondues – et aussi au chant et à la danse». L'intervenant a également souligné que «les troupes avaient un centre d'archives. Il y avait, par ailleurs, une passerelle entre les cinémathèques et le théâtre. Les cinémathèques sont considérées comme des lieux de formation, une école pour les jeunes amateurs, pour ceux qui sont en quête de nouvelles expérimentations. L'orateur a mis l'accent sur la nécessité de privilégier la formation au sein des troupes pour donner un meilleur rendement et un produit de qualité. «Il faut également mettre en place des espaces de formation et de création aidant les jeunes à assimiler plus de connaissances et une pratique dirigée, c'est-à-dire une formation constructive». Il convient de souligner que le festival a mis en place ces ateliers au profit des jeunes amateurs. L'objectif reste certes la formation, mais celle-ci doit aboutir au final à la réalisation d'un produit théâtral. Autrement dit : les stagiaires sont amenés (à chaque stage) à mettre en pratique l'enseignement acquis lors des ateliers.Pour sa part, Brahim Noual, universitaire, a relevé la problématique de l'archivage de documents relatifs à l'exercice théâtral. «Il y a un énorme déficit d'archivage. Il n'y a pas de travail qui se fait dans ce sens», a-t-il dit. Et de poursuivre : «Il faut savoir que le théâtre est un patrimoine. Il est aussi la mémoire d'un peuple. Il est donc nécessaire – et urgent – de s'y intéresser davantage en l'archivant. L'archivage constitue un moyen mis au service de la recherche mais aussi à l'écriture de l'histoire.» Le conférencier a préconisé à cet effet des solutions pour surmonter le déficit. «Je pense qu'il faut créer une fondation chargée de collecter les documents et de les archiver, créant ainsi une banque de données que nous mettons au service des chercheurs et des gens du théâtre», a-t-il proposé, avant de faire appel à toute personne ayant en sa possession des documents de les remettre à des institutions compétentes, à l'exemple de la Bibliothèque nationale qui a une expérience dans le domaine de l'archivage, pour les préserver de la perdition. L'orateur a enfin relevé l'urgence de tenir compte de ces hommes et femmes (cette vieille génération) qui ont un héritage culturel à léguer aux jeunes générations. «Il faut collecter leurs témoignages avant qu'ils ne disparaissent et, du coup, emportent avec eux, dans l'autre vie, leur trésor», a-t-il rappelé.