Sour El-Ghozlane se situe à 124 km d'Alger, sur le versant nord du djebel Dirah, à 886 m d'altitude. Cette localité est bordée à l'est par l'oued Lakhal ou «rivière noire» (l'antique Nasavath des Romains) qui prend sa source dans le Guergour, et à l'ouest par l'oued Kef el-Hammam (rivière de la source thermale). Sour el-Ghozlane et sa région sont célèbres pour leur élevage de chevaux barbes ou chevaux berbères. La ville remonte à la plus haute antiquité. Selon certains, elle aurait été construite par les Phéniciens, seize siècles avant J.-C., selon d'autres, c'est Ithobal, le roi de Tyr — aujourd'hui Sour, au Liban — qui l'aurait fondée. Ces datations se fondent sur des témoignages d'auteurs antiques, tels Strabon, par exemple, selon qui les Phéniciens avaient fondé des villes en Libye, du temps de la guerre de Troie, c'est-à-dire onze siècles avant l'ère chrétienne ! D'autres auteurs ramènent l'existence de Sour El-Ghozlane et de la plupart des villes africaines aux Romains, ce qui paraît — telle l'hypothèse qui la rattache aux Phéniciens — exagéré et en tout cas sans preuve. Sour El-Ghozlane est certainement antérieure à la période romaine et si elle n'a pas été fondée par les Phéniciens, elle a peut-être été l'œuvre des populations autochtones. D'ailleurs, les Romains reconduiront le nom local qui, comme nous le verrons plus loin, n'est pas un nom romain.