Si le chapeau revêt la tête, la chaussure, elle, couvre le pied et si la tête est ce qui représente le haut, le pied, lui, est ce qui représente le bas, c'est-à-dire, le point d'appui, la base. Dans les rêves, «être bien dans ses chaussures», c'est être bien dans son équilibre physique et mental, c'est être sûr de soi, de la direction que l'on prend dans la vie. Des chaussures trop serrées, au point de faire mal, ou des souliers trop larges, au point de tomber, indiquent des problèmes. C'est le cas aussi des petits objets, comme les cailloux que l'on trouve dans les chaussures et qui font mal au pied. Ne dit-on pas, en arabe dialectal, ki lhadjra fe sebat', «comme une pierre dans la chaussure», c'est-à-dire un problème qui rend la vie difficile. Dans beaucoup de cultures, la chaussure est associée à l'amour et au mariage. Au repas de noces, les Russes ont gardé l'habitude de plier la serviette de la mariée en forme de cygne et celle du marié en forme de soulier. Chez les Touareg, un rite du mariage est appelé tisila, c'est-à-dire «sandalette» : la nuit de noces, le marié offre effectivement à son épouse, une paire de sandalettes, gage de son attachement à elle. Nous verrons que dans l'interprétation des rêves des musulmans, la chaussure symbolise souvent l'épouse pour l'homme. La chaussure peut être symbole d'agressivité, quand on entre dans un espace privé : c'est pourquoi, en Algérie par exemple, quand on va chez les autres on se déchausse. C'est un geste d'humilité mais aussi un geste qui manifeste des intentions pacifiques.