Renouveau n La réorganisation structurelle du HCA sera-t-elle à même de donner un nouveau souffle aux projets en cours, notamment la généralisation et l'obligation de l'enseignement de cette langue ? Le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), Youssef Merahi, a plaidé pour rendre «obligatoire» l'enseignement de tamazight à travers les wilayas où l'apprentissage de cette langue est déjà prodigué. «Nous appelons à rendre obligatoire cette langue au moins dans les wilayas où elle est enseignée», a-t-il déclaré, hier, sur les ondes la Chaîne II de la Radio nationale. L'enseignement de tamazight, introduit en 1995 à la suite de la grève du cartable, est suivi de manière facultative dans le système éducatif par quelque 100 000 élèves à travers une dizaine de wilayas du pays. Le SG du HCA a appuyé ses revendications en citant des articles de loi en vigueur. Ainsi, a-t-il expliqué, l'article 1 de l'ordonnance de 1976 (relative à l'enseignement des langues) stipule «qu'une matière devient obligatoire sitôt introduite dans le système éducatif». Il a regretté le fait que 92% des effectifs (élèves et enseignants) se concentrent dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira ,alors que tamazight est reconnue langue nationale. Le même responsable s'est, toutefois, réjoui de l'ouverture prochaine d'un département de tamazight à Bouira, qui viendra s'ajouter aux départements de même type existant dans les universités de Tizi Ouzou et de Béjaïa, en plus de celui des cultures populaires de Tlemcen. Pour la promotion de cette langue, il a affirmé avoir proposé l'organisation de stages de recyclage au profit des enseignants y compris ceux voulant se «convertir» dans l'enseignement de tamazight, ainsi que la création du poste d'instructeur en tamazight. Abordant le problème de transcription de cette langue, l'invité de la Chaîne II a estimé que cela «ne doit pas être l'apanage d'une décision scientifique» et qu'il est libre de la transcrire selon la convenance de ses usagers, admettant toutefois que les recherches effectuées par l'anthropologue et écrivain Mouloud Mammeri «doivent servir de base» en la matière. Commentant le bilan du HCA depuis sa création, il l'a qualifié de «positif» malgré «la multitude des contraintes rencontrées», rappelant que cette institution sera appelée à disparaître avec l'avènement du Conseil supérieur de langue amazighe. Une nouvelle organisation administrative sera donc installée et l'actuel HCA sera remplacé par deux institutions chargées de la promotion de la langue amazighe. Il s'agit, selon M. Merahi, d'une académie et d'un Conseil supérieur de tamazight (CST) qui seront créés par décrets présidentiels dans les tout prochains mois. Rappelons que les projets de la création de ces deux institutions ont déjà été examinés par le Conseil de gouvernement, il y a quelques semaines.