Situation n En longeant la RN26, à la sortie de M'chedallah en allant vers Tazmalt, dans la wilaya de Béjaïa, sur l'une des parties les plus ouvertes de la haute vallée de la Soummam, de part et d'autre de la route, se dresse le village de Raffour. C'est une agglomération de presque dix mille âmes, issue de la commune de M'chedallah. Un village connu sous plusieurs patronymes d'origine diverse – Raffour, L'Etoile et Iwaqurène – mais à la beauté et à l'harmonie unique. Le dynamisme et l'hospitalité de sa population ont fortement déteint sur le cadre de vie, l'activité commerciale et la solidarité agissante entre les habitants. Elle est citée comme l'agglomération modèle au niveau de toute la wilaya de Bouira. Raffour est nourrie par un mythe généalogique qui, dans la pratique quotidienne, prend les dimensions d'une réalité palpable. Il s'agit, bien entendu, de l'histoire du aârch d'Iwaqurène qui trouve toute son expression et son prolongement dans cette plaine de l'Oued Sahel. A l'origine, il y avait les deux villages de la montagne – Ighzer et Taddart Lejdid – situés tous les deux sur le versant sud du Djurdjura et distants l'un de l'autre d'environ deux kilomètres. Avant la guerre de Libération, la vie des populations de ces deux villages était d'une harmonie et d'une organisation exemplaires. A Raffour, tous les vieux s'en souviennent et tous les jeunes le rappellent dès qu'une occasion se présente. Mieux, ces jeunes qui n'ont pas connu la guerre ont tout fait pour perpétuer la tradition dans les quartiers de la ville de Raffour. Le déplacement des populations des Iwaqurène sur la plaine de Raffour s'est fait dans la douleur et le drame des bombardements de l'armée française. C'était en 1957. L'un après l'autre, les deux villages se vidèrent de leurs habitants qui rejoignirent l'actuel site de Raffour où était implanté un camp de toile de l'armée française. Et c'est pour cette raison que, par un glissement phonétique, la future ville prit le nom d'«Etoile» (Camp de toile). Les deux associations Ighzer et Taddart qui animent la vie locale, tiennent à perpétuer la mémoire et les précieuses traditions des anciens Iwaqurène. Solidarité, actions tendant à améliorer le cadre de vie et célébrations grandioses de certaines fêtes dans la pure communion d'antan sont les quelques traits qui caractérisent ces deux organisations de la vie civile de la ville de Raffour. Chaque fête religieuse revêt un caractère particulier. Sacrifice de plusieurs veaux acquis par un système de cotisation et par des dons venant d'âmes charitables, distribution de viande pour les foyers selon le nombre de personnes que compte la famille, circoncisions collectives, animations festives et cérémonies d'invocations et de prières publiques. La vie associative n'est pas un vain mot. Les organisations de ce genre servent aussi d'interface entre la population et les pouvoirs publics dans plusieurs secteurs d'activité et les différents programmes de développement.