Eclairage n Après presque une année de négociations infructueuses, la compagnie nationale Sonatrach a décidé, au début du mois d'août dernier, de résilier le contrat qu'elle avait conclu en novembre 2004 avec les sociétés espagnoles Repsol et Gas Natural pour le projet intégré de développement du gisement de Gassi Touil. Ce contrat qui avait permis à Repsol et à Gas Natural de faire partie de la société chargée de l'exploitation du site de Gassi Touil, fut le premier du genre à être accordé par notre pays à une compagnie étrangère. Il prévoyait de forer 52 puits, d'en reprendre 16 existants, de construire des installations de surface pour le traitement de 22 millions de mètres cubes par jour de gaz, de mettre en place de nouvelles capacités de transport de 6,5 milliards de mètres cubes par an de gaz de vente et de construire une nouvelle usine de liquéfaction d'une capacité de 4 millions de tonnes par an. Dans un communiqué rendu public, Sonatrach a expliqué sa décision par l'inexécution par Repsol et Gas Natural de leurs obligations contractuelles, ce qui a entraîné des retards et des dépassements de coûts très importants et l'incapacité des deux sociétés espagnoles de redresser la situation «en dépit des nombreuses mises en garde» qui leur ont été adressées. Plus explicite, la compagnie nationale a souligné que le projet devait être mené à terme en 2009 selon les termes du contrat conclu en 2004, ce qui n'est pas possible avant la fin 2012 selon les prévisions de Repsol et de Gas Natural. Autrement dit, les deux sociétés espagnoles voulaient bénéficier d'un délai supplémentaire de quelque 3 ans pour concrétiser le projet. Ce qui ne pouvait en aucun cas, leur être accordé, sachant que Sonatrach a signé des contrats avec d'autres partenaires pour livrer 4 à 5 millions de tonnes de gaz naturel aux Etats-Unis d'Amérique à partir de 2009. Ne pas honorer de tels engagements causerait d'importants préjudices aussi bien financiers que moraux à la compagnie nationale. Mais pas seulement. Même le Trésor public subirait d'importantes pertes en matière de revenus fiscaux. Pour toutes ces raisons, Sonatrach a réclamé des réparations aux deux compagnies espagnoles à travers une «procédure d'arbitrage international». Des réparations dont le montant n'a pas été révélé à ce jour. Interrogé à ce propos en marge de la visite qu'il a effectuée récemment à la station de dessalement de l'eau de mer d'El-Hamma à Alger, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, s'est abstenu de donner une quelconque estimation.