Prévention n Le Ptsd (Syndrome du stress post-traumatique) n'est pas une fatalité. Un enfant qui a subi ou qui a été témoin d'actes de violence peut éviter le traumatisme, pour peu qu'il soit pris en charge d'une manière adéquate sur le plan psychologique. Le 23 septembre 2007, la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), organise un séminaire national sur les enfants traumatisés par la violence au Centre de soins psychologiques de Bentalha. Le choix du lieu et de la date n'est pas fortuit. Dix ans auparavant, jour pour jour, plusieurs centaines de citoyens ont été massacrés sur ce lieu. Ce sont les tristement célèbres massacres de Bentalha qui ont fait, selon des estimations concordantes, quelque 5 00 victimes parmi la population civile. A l'ouverture du séminaire, le Pr Mustapha Khiati, président de la Forem, communique quelques chiffres à l'assistance composée de psychologues, de victimes ainsi que de représentants de la presse. Il estime le chiffre à un million d'enfants traumatisés par la violence parfaitement raisonnable au vu de l'ampleur de la tragédie vécue par le pays. Il relève aussi que ce chiffre, qui est défendu par son organisation, ne contredit pas foncièrement les estimations des services du ministère de la Santé qui avancent que 20% des enfants des régions touchées par le terrorisme (Chlef, Relizane, Jijel, Bouira, Blida, Sidi Bel Abbes…), ont été traumatisés. Ce qui équivaudrait, selon les déductions de la Forem, au chiffre précédemment avancé soit un million d'enfants traumatisés par la violence. L'urgence pour la Forem est de venir en aide à toutes ces personnes en détresse. Le président de l'ONG rappelle quelques actions menées dans ce sens, mais qui restent malheureusement insuffisantes pour assurer une assistance psychologique à toutes les victimes et annihiler ainsi tout risque de les voir un jour verser dans la délinquance et extérioriser leur douleur refoulée sous forme de comportements imprévisibles. Parce que, en fait, c'est là que résident l'enjeu et le défi. Surtout que les effets de ces traumatismes commencent déjà à se faire ressentir dans la société. La violence urbaine a pris des proportions alarmantes et les agressions dans nos rues sont monnaie courante. «Une grande partie de cette violence que l'on voit quotidiennement dans nos rues est le fait d'individus adultes traumatisés dans leur enfance par des actes de violence qu'ils ont subis ou auxquels ils ont assisté», affirme le Dr Tayeb Makour, psychologue chargé de cours à l'université de Blida. Dans une communication consacrée au Ptsd (Syndrome de stress post-traumatique), ce dernier développera un plaidoyer pour une réelle prise en charge des personnes victimes ou témoins de violences durant leur enfance. Car, selon lui, le Ptsd n'est pas une fatalité. Autrement dit, un enfant qui a subi ou a été témoin d'actes de violence peut éviter le traumatisme pour peu qu'il soit pris en charge de manière adéquate sur le plan psychologique.