Facteur n Si le téléphone mobile profite énormément aux réseaux criminels dans notre pays, c'est surtout en raison de la propagation du phénomène des puces non identifiées. Un phénomène qui inquiète au plus haut point les services de sécurité. C'est que les réseaux criminels utilisent presque exclusivement ces lignes anonymes pour commettre leurs forfaits. Il n'est un secret pour personne d'ailleurs que plusieurs attentats terroristes ont été perpétrés en actionnant à distance des engins explosifs reliés à un téléphone portable doté d'une carte SIM non enregistrée au niveau des trois opérateurs nationaux de téléphonie mobile. Il y a quelques années, le maire d'Ouled Aïssa, dans la wilaya de Boumerdès, a échappé de justesse à un attentat de ce genre. Les terroristes avaient placé sous son véhicule une importante quantité d'explosifs dissimulée dans une boîte de jus reliée à un téléphone mobile. Fort heureusement, l'explosion n'a pu être déclenchée à temps faute de… champ magnétique ! A en croire certaines sources, les opérateurs de téléphonie mobile sont sollicités par les services de sécurité pour «couper» le champ à chaque fois que l'existence d'une voiture piégée est soupçonnée dans un endroit donné. Mais le problème demeure entier et sa résolution nécessite la suspension de toutes les lignes non identifiées, dont le nombre avoisinerait les 10 000, selon un récent rapport établi par les services de sécurité. Lequel rapport a également révélé, selon le journal arabophone El-Khabar citant des sources sûres, que ces lignes sont utilisées par les gangs du crime organisé «pour faire du chantage » ou «dérouter les services de renseignements». Sur ce registre, il y a lieu de noter que les auteurs des enlèvements enregistrés, ces derniers mois, en Kabylie, se sont toujours servis de puces non identifiées pour entrer en contact avec les familles de leurs victimes et leur demander une rançon. Ce procédé leur a évité jusque-là d'être identifiés et arrêtés, comme l'ont été les membres d'un gang qui a enlevé, il y a plusieurs mois, un enfant de 11 ans à Souidania, dans la wilaya d'Alger. Leur arrestation a été rendue possible grâce à l'identification du propriétaire de la ligne téléphonique à partir de laquelle la demande de rançon a été formulée à la famille de la victime. Par ailleurs, les puces anonymes auraient servi, dans bien des cas, pour proférer des menaces contre des personnes «gênantes». Aux dernières nouvelles, l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt) a sommé les trois opérateurs de téléphonie mobile de procéder à la suspension de toutes les lignes non identifiées. Il était temps…