Difficultés n Tous les services de sécurité le soulignent : depuis l'avènement de la téléphonie mobile, leur mission est devenue nettement plus difficile. Et pour cause : les bandes criminelles utilisent sans cesse cette innovation technologique pour surveiller les mouvements de la police, de la gendarmerie et des douanes avec pour objectif d'accomplir leurs sales besognes sans être inquiétées. Pour cela, ces individus recrutent généralement de jeunes chômeurs qu'ils dotent, bien évidemment, d'un téléphone mobile et de cartes de recharge et payent à la journée. Dans la région frontalière de Maghnia, à titre d'exemple, les contrebandiers leur accordent des primes pouvant aller jusqu'à 2 000 DA avec pour seule et unique mission de leur signaler le moindre mouvement des services de sécurité. Généralement, ces complices se postent au niveau des carrefours et autres embranchements. Pour brouiller les pistes, ils prennent le soin de ramener avec eux quelques brebis et agneaux qu'ils feignent de garder. Dès qu'ils repèrent un véhicule de la gendarmerie, de la police ou des douanes, ils prennent leur téléphone pour informer leurs «employeurs». De fait, ces derniers prennent leurs précautions pour ne pas être pris la main dans le sac. Les barrages, dressés par les gendarmes et autres douaniers, s'avèrent d'ailleurs très souvent inefficaces, car signalés au préalable aux contrebandiers qui, par voie de conséquence, les évitent. Dans les régions frontalières du Sud qui ne sont pas bien couvertes par les réseaux de téléphonie mobile, les membres des réseaux de contrebande utilisent surtout le téléphone satellitaire pour communiquer entre eux et éviter ainsi d'être repérés par les services de sécurité. Ceci en dépit de la cherté de cet outil de communication. De leur côté, les groupes terroristes ont très souvent recours au téléphone mobile. La preuve, les différents ratissages, menés ces dernières années par les unités de l'ANP aux quatre coins du pays, ont permis de récupérer des quantités non négligeables de cartes de recharge et de téléphones mobiles que les terroristes utilisaient pour communiquer entre eux ou pour attirer de nouvelles recrues ! Dans certaines régions comme Boumerdès, les groupes terroristes offrent, en effet, des téléphones portables flambant- neufs équipés de puces non identifiées à des enfants et à des adolescents. En contrepartie, ces derniers s'engagent à leur signaler le moindre mouvement des services de sécurité. Avec le temps, ils deviennent des terroristes «à part entière».