Polémique n Le déroulement aujourd'hui du derby algérois entre l'USMA et le MCA a été entaché par l'attitude de la Ligue nationale de football (LNF) qui a fermé les yeux sur l'agression de Bourahli sur un officiel. Décidément, il était dit que le derby algérois entre l'USMA et le MCA n'allait pas se dérouler dans des conditions «normales» malgré la décision de la LNF de domicilier cette rencontre au stade du 5-Juillet, après plusieurs semaines de polémique lorsque le président Saïd Allik avait lancé sa fameuse phrase : «Contre le MCA, on jouera quand on voudra et là où on veut !» Et pour cause, cette affaire Bourahli qui vient encore une fois empoisonner une atmosphère déjà polluée par l'attitude d'une Ligue nationale passée spécialiste dans le deux poids, deux mesures en matière de traitement des affaires, notamment celles liées à la discipline. Ainsi, le geste obscène du joueur Ziaya (ES Sétif) lors du match contre l'USMA à Sétif, que tout le monde a vu sauf les responsables de la ligue, et l'agression de Boucherit (USM Alger) sur le gardien Hadjaoui dans le même match, zappée également par la LNF, ont provoqué une vive tension à quelques jours du derby. Puis vint cette affaire du joueur Issaâd Bourahli qui, à l'issue du match perdu par son équipe jeudi dernier face à l'ASO Chlef (0 à 1) et dans un moment de vive colère, avait giflé l'arbitre de la rencontre M. Boukedjar. Evidemment, on pourra disserter longuement sur l'arbitrage, jugé scandaleux, par l'USMA à qui il a refusé un penalty, mais les faits sont là et ils sont graves : il y a eu agression sur un officiel et rien ne peut justifier de tels actes. Tout le monde a vu le geste de Bourahli, le public en premier, la presse qui l'a mentionné dans ses comptes rendus et surtout l'arbitre qui l'a bien transcrit sur la feuille de match. Par mesure conservatoire, Bourahli devait être suspendu par la LNF en premier, compte tenu de la gravité du geste, et – idéalement – par son club, censé défendre l'éthique et donner l'exemple. Jusqu'à hier soir, aucune décision n'avait été prise, ni par la ligue de Ali Malek et encore moins par la direction de Saïd Allik, ce qui a fait naître une grosse tension entre les deux clubs rivaux. L'éventuelle participation de Bourahli au derby aura réveillé les vieux démons de la discorde et de la fitna, serions-nous tentés de dire. D'un côté, les dirigeants usmistes qui se ruent sur la LNF pour défendre le cas de leur joueur qui risque gros, faut-il le rappeler, cela est compréhensif, l'USMA ayant investi gros sportivement et surtout financièrement sur ce joueur et verrait très mal sa carrière s'arrêter nette. D'un autre côté, ce sont les dirigeants du Mouloudia qui crient au scandale et menacent même de boycotter le derby. Sous prétexte de compléments d'information, la commission de discipline de la LNF ne s'est pas réunie hier et a renvoyé l'affaire à une date ultérieure. Une source nous a indiqué que cette affaire devait être traitée ce matin et que, de peur d'envenimer les choses, Bourahli ne prendrait pas part au match de cet après-midi. Boycott ou participation :le Doyen divisé l Au sein de l'association El-Mouloudia, entité qui gère la section football du Mouloudia, cette affaire Bourahli divise les rangs entre les partisans du boycott et ceux qui estiment que cette décision est trop extrême et coûterait cher, sportivement parlant, au club. Pour appuyer leur position, les dirigeants du MCA ont rappelé à qui veut les entendre l'affaire du gardien de but de l'OMR El-Annasser, Mohamed-Lamine Farradji, qui avait agressé la saison dernière le président de la JS Kabylie Moh-Chérif Hannachi et qui a été suspendu à titre conservatoire avant même que son cas ne soit traité par la LNF. Il est vrai que dans notre football, le poids d'un président comme Hannachi ou Allik n'a rien avoir avec celui d'un pauvre arbitre qui se fait insulter, tabasser ou corrompre à chaque match. Le cas du président de l'AS Khroub, Millia, auteur d'une agression sur un arbitre la saison dernière qui lui a valu une radiation avant qu'il ne soit blanchi carrément, est édifiant pour nous rappeler que le mal de notre foot est plus profond qu'on le pense. Et ce ne sont pas les discours langue de bois de Hamid Haddadj ou Ali Malek qui nous feront penser le contraire. L'épisode ABS revient l Pour ceux qui ont la mémoire courte, on leur rappellera juste le scandale de l'été 2007 lorsque la FAF avait décidé de maintenir l'A Boussaâda (malgré le scandale du match contre le NARB Réghaïa) et de porter le nombre de clubs de la Super DII à 19 sans préavis ni accord de son assemblée générale, piétinant lois et règlements. Alors l'affaire Bourahli ! C'est du pipi de chat, un jeu d'enfant pour les champions des jeux de coulisses et coups bas qui enfoncent chaque jour le football algérien dans les profondeurs de la médiocrité.