Patrimoine n Riche d'une végétation exceptionnelle, d'une faune incomparable et d'une multitude de sources d'eau, la daïra des Babors, dans l'attente d'être valorisée, est un coin de paradis. Accrochée aux flancs de l'un des renfoncements forgés par la nature dans la chaîne montagneuse des Babors, la paisible bourgade éponyme sommeille, comme tétanisée par le froid vif de l'hiver. Petite daïra de moins de 30 000 habitants, née du découpage administratif de 1991, cette paisible localité dispose de suffisamment d'atouts pour prospérer et répondre aux attentes d'une population en accroissement constant et solidement agrippée à ses racines. Située à l'extrémité nord-est de la wilaya de Sétif, à quelques encablures du barrage d'Erraguène (wilaya de Jijel) et à une quinzaine de km de la Méditerranée, et séparée du Djurdjura par la vallée de la Soummam, la région des Babors se distingue par la beauté sauvage de ses paysages. Au panorama sculpté par le ravinement du paysage et des crêtes de la chaîne montagneuse qui s'étend sur une centaine de km, et dont le point culminant se dresse à 2 004 m, s'ajoute une végétation riche en espèces rares comme le sapin de Numidie (Abies numidica), le cèdre de l'Atlas ou le champignon «le tricholome chaussé», dit Tricholoma caligatum (très demandé sur le marché extérieur), et une faune tout aussi riche, à l'exemple de la sittelle kabyle qui ne compte plus que quelques couples, du singe magot et du lérot, entre autres. La forêt, qui couvre une partie importante de la daïra, regorge de sources d'eau pures et naturelles, complétant le tableau enchanteur offert aux visiteurs par ce coin paradisiaque de 2 367 hectares. Ce site remarquable, riche de ses zones écologiques et son biotope, est susceptible de constituer un pôle d'attraction pour un écotourisme prometteur et propre à créer des activités diverses susceptibles de désenclaver la région et de prendre en charge son propre développement durable. L'intérêt réel pour la conservation des espèces animales et des habitats naturels a commencé à se manifester dès les années 1970, conduisant le pays à créer, dans un souci de préservation de l'environnement, des aires protégées. Malheureusement, et à l'image de ce qui se passe dans les différents sites paradisiaques que compte le pays pour l'instant, les Babors sont loin d'être exploités à leur juste valeur. Pour attirer le maximum de touristes vers ce site, il est très important de redynamiser tout ce qui a une relation directe et indirecte avec le tourisme tout en préservant le cachet local. Seule une politique touristique hardie pourra dynamiser les activités artisanales locales, diminuer la pression sur les écosystèmes et éviter l'exode rural.