Loin des conflits, au Kenya et tout récemment au Tchad, pour ne citer que ces deux points très chauds du continent, l'Afrique du football poursuit sa fête au Ghana avec le déroulement des seconds quarts de finale qui mettront aux prises l'Egypte à l'Angola, d'un côté, et la Tunisie au Cameroun, de l'autre. Deux belles affiches alléchantes dont les vainqueurs affronteront respectivement la Côte d'Ivoire et le Ghana qui ont composté, hier, leurs tickets pour le carré d'as dans des conditions plutôt différentes. En effet, si les Black Stars sont passés au forceps (2-1) dans leur derby régional contre le Nigeria, les Eléphants ont déployé leur impressionnante force face au Sily National de Guinée, laminé sur le score sans appel de (5-0). Deux rencontres gérées de mains de maître sous l'œil vigilant de nos deux arbitres internationaux Mohamed Benouza et Djamel Haïmoudi, qui ont encore soigné leur cote sur le plan continental au grand bonheur de leurs compatriotes restés à la maison suivre, comme des millions d'autres téléspectateurs, les péripéties de cette 26e édition de la CAN. Une CAN qui nous offre de tout, même en quarts de finale lorsque les matchs deviennent plus serrés et les calculs un peu trop sollicités. Mais la logique a été respectée en fin de compte et les avis des spécialistes ont eu raison des rares partisans des surprises. Les Ghanéens sont, certes qualifiés, dans la douleur, mais ils sont tout de même passés en demi-finales grâce à leur mental de fer et leur potentiel technique, alors qu'ils évoluaient à dix contre onze après l'expulsion de leur capitaine John Mensah. Menés à la marque après un penalty du Nigérian Yakubu peu après la demi-heure de jeu, les hommes de Claude Le Roy reviennent au score juste avant la pause grâce à une belle tête de Michael Essien. Ils batailleront dur en seconde période avant qu'Agogo ne déclenche le délire dans le stade Ohene-Djan d'Accra et dans tout le reste du pays. Une joie indescriptible s'empara alors de l'ex-Gold Coast et qui ne s'estompera certainement pas de sitôt, même si un peu plus tard dans la soirée une bande d'Eléphants en furie a tout saccagé sur son passage avertissant tous les animaux de la jungle sur ses intentions. La pauvre Guinée de Robert Nouzaret n'a finalement pas fait le poids, surtout en l'absence de sa force motrice, le Stéphanois Pascal Feindouno, suspendu, et du défenseur Dianbobo Baldé, blessé. C'est d'abord Kader Keita qui donne le ton à la moitié de la première mi-temps d'un tir croisé qui mystifia le gardien Kemoko Camara, l'un des deux seuls joueurs sans club de la CAN, avant que ses coéquipiers Didier Drogba, Salomon Kalou et Bakary Koné ne déroulent en seconde période. Les Ivoiriens, qui n'ambitionnent rien d'autre que le titre final, peuvent s'offrir un match revanche en demi-finale si les Egyptiens passent l'écueil angolais ce soir, alors que les Ghanéens qui ne se voient pas s'arrêter en si bon chemin suivront les débats d'un passionnant Tunisie-Cameroun pour connaître leur futur adversaire. Loin de ses tourments et de ses vieux démons, l'Afrique s'accroche à son événement en offrant de la joie à gogo pour encore quelques jours, avant que les lumières ne s'éteignent et que les caméras se braquent de nouveau sur le Kenya, le Tchad, et tant d'autres contrées en souffrance.