Parcours n L'international algérien du FC Lorient, Rafik Saïfi, est en train d'accomplir l'une de ses meilleures saisons - pour ne pas dire la meilleure - depuis qu'il a opté pour une carrière professionnelle en France. Il y a quelques jours, l'ex-coqueluche du Mouloudia d'Alger a été désigné dans l'équipe type des trentenaires de la Ligue 1 aux côtés du gardien Runje (Lens), des défenseurs Hognon (Nice) et Traoré (Auxerre), les milieux Juninho (Lyon) et Landrin (Saint-etienne) et les attaquants Belmadi (Valenciennes) et Leroy (Rennes), pour ne citer que ceux-là, grâce à une moyenne de 5,45 étoiles. Mardi, dans sa dernière livraison, le bihebdomadaire France Football a consacré un dossier magazine aux meilleurs artistes du football de la Ligue 1 et devinez qui était parmi les dix joueurs choisis : Saïfi, bien évidemment. Cette fois, il y avait les Ben Arfa, Benzema (Lyon), Pagis (Rennes), Kim (Nancy), Romaric (Le Mans), Feindouno (Saint-Etienne), Nasri (Marseille), Ménez (Monaco) et Honorato (Nice). Souvent très bien noté à chaque journée de championnat, Saïfi reçoit de plus en plus la reconnaissance du football français qui l'a souvent classé dans le rayon des artistes inefficaces à cause d'une gestuelle irréprochable, mais qui ne servait pas à grand-chose au bout. Ce qui n'est pas le cas cette saison, ou peut-être depuis que l'ancien Troyen a débarqué à Lorient où il s'est vraiment épanoui. Depuis le début de l'actuel exercice, Saïfi multiplie les exploits techniques, l'emprise sur le jeu, les passes lumineuses et s'est même transformé en buteur (huit réalisations à son actif), au point d'attirer plus d'attention sur lui et de susciter les éloges. A commencer par son entraîneur Christian Gourcuff qui reconnaît en lui la pureté de l'artiste qui a atteint l'âge de la maturité et dont l'apport à l'équipe vaut son poids dans la tactique de jeu et la vie du groupe. Ce qui explique d'ailleurs les raisons qui ont poussé Gourcuff à refuser tout transfert de son homme-clé durant l'intersaison poussant ainsi les dirigeants lorientais de revoir sa situation salariale à la hausse. Dans l'article consacré à l'un des cadres de l'équipe nationale qui s'apprête dès le mois de mai prochain à s'embarquer pour les éliminatoires de la CAN et du Mondial-2010, sont passés en revue les quelques gestes techniques les plus usités (feintes, talonnades, crochets, aile de pigeon, …) et la liste de quelques-unes de ses victimes des autres équipes de la L1. Saïfi, lui, a été convié, comme les autres joueurs objet de ce dossier, à décrire son geste préféré. «Un beau geste, c'est celui qui est réussi, dira-t-il. Celui contre Bordeaux m'a ainsi permis de me sortir d'une situation difficile. Je l'utilise quand je suis coincé dans un espace réduit ou sur un côté, je prends le ballon entre les jambes et je tente de le faire passer par-dessus mon dos et la tête de mon adversaire. Je l'avais fait face à Lille, il y a deux ans. Ce n'est pas pour chambrer, c'est spontané», expliquera celui qui osa un jour un «coup du scorpion» face à l'ASM Oran lorsqu'il évoluait au Mouloudia d'Alger, une action parmi tant d'autres qui, malheureusement, deviennent rares dans notre championnat.
