Suggestion n Les spécialistes appellent les responsables concernés à faire bénéficier les étudiants en architecture de stages pratiques afin de leur permettre de mieux appréhender la complexité de leur spécialité. Les spécialistes présents lors des conférences organisées récemment dans le cadre du premier salon Log-Immo ont été unanimes à déplorer l'inadéquation entre la formation des architectes et les spécificités du terrain. Cette situation est due, ont-ils souligné, à l'absence d'une formation pratique durant les cinq années que passe l'étudiant en architecture à l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU) d'El-Harrach. Les conséquences de cette «grosse défaillance» portent un lourd préjudice au paysage urbanistique et à l'homogénéité des constructions. La principale «séquelle», à l'origine de toutes les lacunes constatées aujourd'hui, consiste en la non-maîtrise des ouvrages. «On assiste ces derniers temps à une anarchie des plus inquiétantes. N'importe qui est en train de construire sans aucune notion de maîtrise de l'ouvrage. Cela est dû essentiellement à l'absence d'une formation pratique des architectes», s'indigne Zineb Raïssi, architecte urbaniste à l'Opgi de Hussein Dey. Selon elle, l'aspect pratique est complètement occulté en dépit du fait que la formation des architectes est pluridisciplinaire. Notre interlocutrice évoque, dans ce sens, sa propre expérience en guise d'appui à son constat. «Moi-même j'ai été formée à l'EPAU, mais une fois que je me suis retrouvée sur le terrain, j'ai été confrontée à d'autres problèmes. Je n'ai pas pu appréhender les vrais problèmes du terrain écartés lors de mon cursus universitaire», indique-t-elle, rappelant qu'«il fut un temps où les étudiants en fin de cursus (les deux dernières années) pouvaient faire des stages pratiques au niveau des organismes et entreprises spécialisés, ce qui leur permettaient d'appréhender d'une manière exhaustive les aspects du terrain. Malheureusement, ce n'est plus le cas ces dernières années.» Il faudrait que l'Ecole polytechnique signe des conventions avec des bureaux d'études, des entreprises et des organismes publics spécialisés afin de permettre aux étudiants de se mettre «dans le bain du monde professionnel et en contact avec la complexité de leur métier», suggère notre interlocutrice. Les bureaux d'études serviront, selon elle, à orienter les étudiants concernant l'aspect conceptuel et les entreprises dans tout ce qui a trait à la réalisation des constructions. Par ailleurs, Mme Raïssi insiste sur la nécessité d'apprendre aux étudiants «l'art de travailler en collaboration avec d'autres spécialistes car les bureaux d'études sont composés d'une panoplie de spécialistes ; économistes, sociologues, démographes, juristes, etc.»