Les grèves et les manifestations de rue caractérisent, depuis janvier passé, le secteur de l'éducation dans la wilaya de Tizi Ouzou. Après la grève des syndicats autonomes, des travailleurs de l'éducation et des directeurs des collèges, c'est au tour des enseignants de tamazight de faire le pied de grue, hier, devant le siège de la direction de l'éducation. C'est le mot puisque les protestataires ont attendu plus de deux heures devant le siège de l'éducation sans être reçus par un responsable qui serait absent, nous dit-on. Lors du rassemblement, le président de l'association des enseignants de tamazight a tenu à dénoncer «le mutisme et le laxisme des responsables de la DE qui bloquent l'enseignement de la deuxième langue nationale dans la wilaya de Tizi, le blocage, explique ladite association, consiste dans la non-application des décisions prises par le ministère de tutelle dans les circulaires n° 446 de novembre 2006 et n° 426 de juillet 2007 portant introduction de tamazight dans le cycle primaire, l'application d'une stratégie visant la généralisation progressive de l'enseignement de la deuxième langue nationale à tous les niveaux, l'attribution d'un coefficient 02 pour tamazight applicable pour tous les paliers, de l'ouverture de plusieurs dizaines de postes budgétaires. A cela s'ajoute la situation financière et administrative de la majorité des enseignants de tamazight qui reste pendante. Selon un inspecteur de tamazight, la wilaya de Tizi Ouzou compte environ 300 enseignants dont la plupart sont contractuels. Par ailleurs, il y a des enseignants qui n'ont pas touché leurs salaires depuis 03 ans, a déploré son collègue. Une réunion s'est tenue hier au siège des œuvres sociales de l'éducation durant laquelle, les enseignants de tamazight devaient arrêter les actions à entreprendre prochainement pour faire aboutir leurs revendications.
