Position n La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) a exprimé son inquiétude à l'égard de la situation «profondément régressive» des droits de l'homme en Algérie. Kamel Daoud, membre du bureau exécutif de La ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), a dans une conférence de presse organisée hier par les membres de la ligue au siège de cette dernière, fermement dénoncé le «silence» des pouvoirs publics face à la «gravité» de la situation des harragas algériens. Il a affirmé que des milliers parmi eux sont interceptés au large et conduits dans des centres de détention en Tunisie ou en Libye. Le président de la ligue, Mustapha Bouchachi, a par ailleurs dénoncé l'état d'urgence instauré depuis 1992 et qui aujourd'hui, empêche l'Algérie de prendre position et la société civile d'investir la rue pour manifester contre l'extrême violence israélienne dans la bande de Gaza. Ces massacres, Bouchachi les considère comme une atteinte «très grave», au droit national et international. Cependant il a fait remarquer que l'état d'urgence n'est qu'un prétexte sur lequel les pouvoirs publics s'appuient pour interdire des rassemblements ou tout autre démarche de lutte en faveur de la protection des droits de l'homme. «C'est triste de voir réagir certains pays arabes (Maroc, Syrie, Egypte...) et d'autres pays étrangers ( Italie, Grande-Bretagne...) et pas l'Algérie.» Toujours sur le registre de la situation des droits de l'homme, le président de la Laddh a condamné l'administration pénitentiaire d'avoir battu et touché à la dignité des prisonniers d'El-Harrach. «Ce qui s'est passé dans cette prison la semaine dernière est une violation des lois ratifiées par l'Algérie», atteste-t-il. La ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme dénonce fermement, ce dépassement «injuste» en souhaitant que la justice ouvre une enquête à ce sujet pour poursuivre effectivement cette affaire. «Nous sommes pour la Constitution qui ne rétrécit pas le champ de la démocratie et qui respecte les libertés sociales et politiques», a, par ailleurs, répondu le président de la Laddh à une question d'un journaliste sur le troisième mandat projeté et la révision de la Constitution. Le président d'honneur Yahia Abdennour, s'est posé, pour sa part, la question : «Est-ce le meilleur moment d'évoquer l'amendement de la loi fondamentale ? Ou bien est-il question d'aller au fond des choses, surtout que nous savons pertinemment que l'Algérie de 2008 est celle des harragas et d'autres problèmes plus sensibles qu'il faut résoudre ?», concluant «On devrait avoir honte de parler du phénomène des harragas dans un pays exportateur de pétrole.»