Certains parents n'hésitent pas, un seul instant, devant les exigences de leur progéniture. Les mamans surtout soucieuses de l'apparence de leurs filles dépensent des sommes considérables pour habiller élégamment leurs filles. «Chaque mois, j'épargne une certaine somme pour l'achat des vêtements en vogue à mes trois filles de 23 , 19 et 16 ans. Leur bonheur est le mien », souligne Myriam , 51 ans, qui habite à la rue Hassiba à Alger. Pour elle, s'habiller à la mode dans la famille est une tradition. Chaque mois, elle dépense entre 5 000 et 10 000 DA pour habiller ses filles à la mode. Et ce n'est pas vraiment de la «marque», c'est de l'imitation chinoise. «Mes filles portent des jeans et des T-shirts et des bottes. Elles ont presque toutes la même tendance et les mêmes goûts.» «La génération de mes filles est différente de la mienne et puis où est le problème à ce que les filles s'habillent comme toutes les filles du monde ?», s'interroge-t-elle. Myriam dit qu'elle sait là où il faut faire des remarques à ses filles, quand ça devient vulgaire. C'est-à-dire ? « je veux parler de l'exhibitionnisme. Je trouve que certaines filles exagèrent trop en matière de vêtements. Certaines filles essayent de montrer leurs corps d'une manière provocatrice et ce n'est pas du tout dans nos traditions. Moi, je trouve que les parents doivent être très vigilants et mettre des limites aux désirs des adolescentes très influençables à leur âge», souligne-t-elle tout en reconnaissant qu'elle-même trouve des difficultés à choisir les vêtements « adéquats» pour ses filles. Il faut reconnaître, cependant, que la mode, ce n'est pas souvent l'affaire des pères pour qui le rôle se limite seulement à «financer». Mohamed, père de deux filles âgées de 26 et 22 ans, nous a dit qu'il ne trouve aucun problème à ce que sa fille s'habille à la mode à condition de respecter certaines règles. «Je suis très soucieux des traditions algériennes, je permets certains habits mais pas d'autres.»