A chaque évènement ses caractéristiques qui le définissent aux yeux des citoyens. Alors que les étals de jus en sachet et les fast-foods transformés en boutiques de kalbellouz et autres confiseries devront évoquer pour une vingtaine de jours encore le Ramadhan et tout ce qui a trait à ce mois dans l'esprit de nombreux jeûneurs, des vendeurs futés investissent les trottoirs et tous les espaces libres pour rappeler les parents à une dure réalité, la rentrée scolaire. A leur devoir aussi, celui d'honorer un rendez-vous cruel pour leurs bourses déjà bien éprouvées par les dépenses consenties pendant la période des congés, pour ces petits extras qu'ils accordent aux enfants tels que les virées au bord de la mer et les glaces, ainsi que par les achats du mois de jeûne. Des tables par-ci, des cageots par-là, le commerce informel de fournitures scolaires semble avoir de beaux jours devant lui. Les enfants s'y mettent, eux aussi, en exposant ce qu'ils ont pu acquérir entre cahiers, stylos, trousses, rouleaux de scotch et paires de ciseaux. Qu'importe la quantité de produits qu'ils proposent et leur qualité, l'essentiel pour ces petits vendeurs à la sauvette, scolarisés pour certains d'entre eux, est de réaliser quelques gains. C'est maintenant une habitude bien installée. Le marché informel saisit chaque occasion pour proposer des marchandises de qualité très souvent douteuse mais que les citoyens n'hésitent pas à acquérir. Nécessité fait loi, c'est le budget familial qui oriente les choix. Certains enfants et adolescents vont jusqu'à vendre les manuels scolaires dont ils n'ont plus besoin afin d'en acquérir d'autres pour la prochaine année scolaire. On colmate les brèches comme on peut. La rentrée scolaire, c'est aussi l'achat de vêtements pour les enfants. Les parents s'ingénient chaque année à trouver ce qui peut correspondre à leur pouvoir d'achat. Mais il leur est toujours difficile de concilier les exigences de leur progéniture et les prix affichés dans les commerces. Là aussi, le marché parallèle s'impose comme seule alternative. Entre choisir la qualité et ménager leur budget, il n'y a pas de doute. Nombreux sont les parents qui préfèrent procéder de manière à pouvoir terminer le mois sans trop de difficultés. Ce qui n'est pas évident. R. M.