Crime n L'armée israélienne assassine encore une fois à Gaza en s'en prenant aux civils et aux enfants. Deux résistants du Jihad islamique ont été tués ce jeudi matin par des soldats israéliens près de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué des responsables de sécurité palestiniens. Ces deux Palestiniens, qui faisaient partie des Brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, ont été tués lorsque les soldats israéliens ont pris d'assaut la maison dans laquelle ils se trouvaient. La veille, au moins dix-sept Palestiniens, dont deux enfants, un journaliste d'une agence de presse internationale ont été tués, dans les affrontements les plus violents qu'ait connus la bande de Gaza depuis début mars. L'Autorité palestinienne a dénoncé les raids israéliens et décrété une «journée de deuil» pour ce jeudi. Le président palestinien Mahmoud Abbas, en visite à Moscou, a «vigoureusement» condamné les opérations israéliennes et appelé l'Etat hébreu à y mettre fin «immédiatement». L'attaque la plus meurtrière, un raid aérien mené à Boureij – un camp de réfugiés du centre du territoire – a tué au moins neuf Palestiniens, dont deux enfants, et fait dix-sept blessés, selon une source médicale palestinienne. Le chef des services d'urgence de la bande de Gaza, a affirmé que toutes les victimes de cette attaque étaient des civils. Selon des témoins, un hélicoptère israélien a lancé plusieurs missiles contre un groupe de combattants se préparant à tirer des obus de mortiers contre Israël. Un ou plusieurs engins ont toutefois atteint un groupe de Palestiniens rassemblés dans le camp. Les corps de plusieurs personnes ont été retrouvés déchiquetés, a indiqué une source médicale palestinienne. Dans une autre attaque aérienne, un journaliste palestinien de l'agence de presse britannique Reuters, Fadel Chanaa, 23 ans, a été tué. Un missile s'est abattu sur son véhicule qui portait les lettres «TV». La situation sécuritaire à Gaza semble aller vers plus de complications après les déclarations du Premier ministre israélien Ehud Olmert qui a menacé de poursuivre les opérations militaires contre le mouvement de résistance palestinien Hamas. Ce dernier a aussi appelé ce jeudi sa branche armée à frapper Israël «partout et par tous les moyens possibles en réponse aux crimes de Boureij, car l'ennemi ne comprend que le langage de la force», a indiqué le Hamas dans un communiqué diffusé ce jeudi sur son site internet. Le Hamas a appelé à répondre aux opérations «de la manière adaptée, à n'importe quel moment et n'importe où». Par ailleurs, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est alarmé par les nouvelles violences à Gaza et appelle les parties à faire preuve de retenue, a déclaré mercredi son service de presse dans un communiqué. Abbas veut une conférence «immédiate» à Moscou l Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé ce jeudi, lors d'une visite à Moscou, à l'organisation «au plus vite» d'une conférence sur le Proche-Orient dans la capitale russe, invoquant les insuffisances de ses négociations actuelles avec Israël. «Nous voulons que la conférence de Moscou soit organisée au plus vite et nous espérons qu'elle réussira à faire avancer le processus de paix», a déclaré M. Abbas lors d'une intervention devant les étudiants de la prestigieuse Université de relations internationales de Moscou, le Mgimo. «J'ai le regret de dire que des obstacles empêchent l'application des accords auxquels nous étions parvenus à Annapolis. Les négociations n'avancent pas au rythme voulu», a expliqué M. Abbas, évoquant la réunion organisée en novembre 2007 à Annapolis, aux Etats-Unis, pour relancer les négociations israélo-palestiniennes. A Annapolis, Israéliens et Palestiniens avaient accepté d'engager de nouvelles négociations pour résoudre leur conflit vieux de 60 ans, avec pour objectif de parvenir à un accord de paix avant la fin 2008. La conférence de Moscou doit «proposer les mécanismes nécessaires pour rendre ces progrès possibles et surmonter les obstacles actuels», a-t-il insisté. Nabil Shaath, conseiller du président palestinien, avait annoncé, début avril, qu'une conférence sur le Proche-Orient pourrait avoir lieu «en juin» à Moscou. M. Abbas n'a pas précisé de date ce jeudi.