Réalité n La Ligue nationale de football (LNF), organe gérant les compétitions de la Nationale Une et de la Super DII, devait tenir ce matin son assemblée générale ordinaire pour débattre et adopter les bilans moral et financier de l'année 2007. Cette assemblée intervient dans un climat lourd en raison de la situation critique dans laquelle se débat le football algérien, notamment en cette fin de saison où la LNF que préside Ali Malek, semble débordée de toutes parts avec toutes ces affaires de corruption présumée, de violence dans les stades, de programmation de rencontres et tant d'autres affaires pendantes. Cette assemblée intervient au moment où le premier responsable de cette ligue est attaqué dans sa gestion et même dans sa personne par des présidents de club qui font fi de toute retenue, préférant envenimer les choses à travers des déclarations tapageuses qui discréditent encore plus une instance déjà décriée. Prenons par exemple la toute récente affaire du match non joué entre l'ES Sétif et la JS Kabylie qui devait avoir lieu, il y a dix jours dans la capitale des Haut-Plateaux, mais qui n'a pas eu lieu en raison de l'absence de l'ESS qui rentrait le même jour d'Egypte. Le forfait a été prononcé le jour du match par les officiels de la rencontre, mais l'Entente a entrepris des démarches et le dossier se trouve sur le bureau de la commission des compétitions qui n'a pas donné son verdict. Cependant, tout le monde s'accorde à dire que la LNF n'a pas su manœuvrer pour éviter cette affaire qui, forcément, lui est tombée dessus, comme d'habitude. L'assemblée générale de la ligue intervient également et, surtout, à un moment où le football national est ébranlé par des affaires de corruption résumée qui ne sentent pas vraiment bon. Car, à force de s'en détourner depuis des années, la m… est remontée forcément à la surface. En l'espace d'un mois, il y a eu ce feuilleton du match OMR El-Annasser - MC Oran, suivi des graves accusations du président du CA Batna le lendemain du derby des Aurès CA Batna - MSP Batna puis le flagrant délit de tentative de corruption sur le gardien Doukha du MO Béjaïa, la veille de MO Béjaïa - MSP Batna, ce dernier dossier se retrouve carrément entre les mains de la justice. Evidemment, toutes les parties mises en cause ont toutes rejeté en bloc ces accusations, non sans laisser planer de lourds soupçons, car comme on dit, il n'y a jamais de fumée sans feu. Dans cette dernière affaire (MOB - MSPB, match comptant pour la 33e journée de la Super DII), la LNF n'est même pas concernée par ce dossier puisque c'est la justice qui s'en ait saisi directement à la suite de la démarche entreprise par les dirigeants du MOB qui ont tendu, en collaboration avec les services de police, une souricière dans laquelle sont tombés – comme des novices – deux présumés dirigeants du MSPB répondant à deux noms très connus à Batna, Benflis et Abdesmed. Ces derniers, qui avaient une forte somme d'argent sur eux, ont été placés en garde à vue avant d'être directement présentés devant le procureur de la République qui a ouvert une instruction dans ce sens. Et c'est donc la justice qui sollicitera les instances du football pour les besoins de son enquête, vu que ces instances n'ont jamais saisi la justice pour des affaires de ce genre. Pourtant, Dieu seul sait combien le football algérien a connu d'affaires similaires depuis plusieurs années sans qu'aucune instance puisse vraiment réagir en allant au bout de tel ou tel autre dossier. Pis encore, la FAF et la LNF ont même piétiné leurs propres règlements en créant une Super DII à dix-neuf clubs, l'été dernier, au lieu de trancher courageusement dans le fameux dossier du match NARB Réghaïa - A Boussaâda, créant un précédent dont il sera difficile de se débarrasser à l'avenir.