Le rêveur qui plonge dans la mer et s'y sent à l'aise, fréquentera des hommes du pouvoir et bénéficiera de leurs largesses. Il peut s'agir aussi d'hommes illustres, la mer représentant le savoir qu'ils dispensent. C'est aussi un commerce prospère dont on tire des avantages. Les biens représentés sont proportionnels à l'étendue de l'eau et la facilité à les gagner dépend de la facilité à se mouvoir. Si on se noie, mais sans mourir ou sans ressentir de l'angoisse, on approfondira ses connaissances ou alors, s'il s'agit de biens matériels, on goûtera aux délices de la vie, au point de se griser. La mer représente aussi, pour certains interprètes, le châtiment de Dieu, voire la damnation de l'Enfer, conformément au verset coranique : «A cause de leurs fautes, ils ont été noyés puis précipités dans le feu ; ils n'ont trouvé, hormis Dieu, personne pour les secourir» (sourate 71, v. 25). La noyade est donc une punition. Un homme raconte au célèbre interprète des rêves Ibn al-Musayyeb ce songe : «J'ai vu le Prophète debout au bord de la mer. Il tenait par le pied un homme et le tordait à trois reprises comme on essore un linge, puis il le jeta dans l'eau où il se noya». L'interprète dit à l'homme : «Ton rêve annonce que le calife ‘Abd al-Malik mourra dans trois jours.» Quand l'événement eut lieu trois jours plus tard, Ibn al-Musayyeb expliqua qu'il s'était inspiré du Coran pour interpréter le rêve : le Prophète noyant l'homme lui avait rappelé Moïse provoquant la mort de Pharaon d'Egypte.