A l'occasion de la célébration de la journée mondiale des croix et croissants rouges, des responsables des deux institutions et des historiens ont animé hier une conférence débat au centre de presse du journal El-Moudjahid, consacrée à l'histoire des interventions humanitaires et au rôle de l'Emir Abdelkader concernant cette question. «Le croissant rouge intervient au moment des conflits armés internationaux et des catastrophes naturelles afin de porter aide et assistance aux personnes en détresse. Le principe fondateur est d'aider ces personnes et d'humaniser le traitement des prisonniers durant les guerres», a souligné d'emblée El-Hadj Moulay Benzeghir, président du Croissant-Rouge algérien (CRA) qui a également évoqué la personnalité du «premier fondateur de l'Etat algérien, l'Emir Abdelkader» et son traitement «exemplaire» des otages français. «Une fois, l'Emir Abdelkader a libéré des prisonniers français et il a expliqué, dans une lettre transmise aux autorités françaises, que cette décision était motivée par le fait que les prisonniers ont laissé derrière eux des enfants orphelins qui devaient souffrir de l'absence de leurs pères. C'est un geste qui reste gravé dans l'histoire», a indiqué le conférencier. Un autre intervenant est allé jusqu'à évoquer Salah Eddine El-Ayoubi et ses actions dans ce sens pour souligner que l'Islam appelle à un traitement humain des prisonniers. D'ailleurs, l'œuvre de l'Emir Abdelkader sera le thème d'un colloque international qu'abritera le Conseil de la nation (Sénat) à la fin de ce mois de mai, a indiqué, pour sa part, le représentant du CICR (Comité international du croissant rouge). A une question relative à l'intervention de ces organisations humanitaires lors des conflits, le président du Croissant-Rouge algérien a précisé que la convention de Genève stipule que cela ne doit se faire que lorsqu'il s'agit de conflits armés internationaux, c'est-à-dire entre deux pays et non pas dans les conflits internes comme le terrorisme.