Droits Les rapports de l?enseignant avec sa hiérarchie, sa place et son rôle dans le fonctionnement de l?établissement sont autant d?éléments qui déterminent son autorité et sa crédibilité. Dignité ! Ce sentiment puissant a, de tout temps et en tout lieu, suscité chez les êtres humains bien des luttes parmi les plus nobles. Dans leurs discours, les enseignants grévistes du Cnapest et du CLA n?ont eu de cesse de s?en réclamer. Mais ô surprise ! Dans leur cahier de doléances, on ne retrouve que des revendications à caractère social. Pas un seul mot sur les conditions de travail tant matérielles, morales que pédagogiques qui prévalent au sein des établissements scolaires d?Algérie. Est-ce à dire que la dignité d?un enseignant se résume aux seuls droits matériels tels que le salaire, les primes, le logement et la retraite ? Qu?en est-il des dimensions éthique et professionnelle d?un aussi beau métier ? A l?évidence, auprès des gens de bon sens, la dignité ne se décline que dans sa globalité : sociale, morale et professionnelle. Amputée de l?une de ses trois dimensions, elle prend fatalement un coup. D?où les conflits, les malaises. Cependant, si la légitimité et la reconnaissance des droits de l?enseignant ? tous ses droits ? ne se discutent pas, il n?en demeure pas moins que sa dignité se mesure aussi (et surtout) à l?aune de ses devoirs. Droits et devoirs sont indissociables. Respectés de part et d?autre, par les intervenants du processus éducatif, ils assurent au système scolaire cohésion, harmonie et rendement. Dans la première partie de ce dossier, nous aborderons quelques-uns des droits incontournables de l?enseignant, ceux liés à son vécu professionnel, malheureusement rarement médiatisés. Avec des droits satisfaits à moitié et d?autres ignorés à ce jour, les enseignants algériens voient leur dignité dans une inconfortable posture : entre le marteau et l?enclume. * Dans la deuxième partie (dossier de la semaine prochaine) : les devoirs de l?enseignant.