Il y a une semaine, dans le salon d'honneur de l'hôtel de ville de Nancy (France), un Algérien, Karim Oumnia, P-DG de l'équipementier Baliston, a été décoré de l'insigne de chevalier de l'ordre national du Mérite. Une consécration amplement méritée pour celui qui a débarqué en 1990 tout droit d'Alger après des études à l'Ecole polytechnique pour intégrer l'Ecole des mines, avant de lancer, en 1998, la marque Baliston à travers la première chaussure de football légère, l'Ultralight. C'est au détour d'une discussion entendue autour d'une table entre les représentants d'une grande marque de sport qui évoquaient le poids trop important de leurs chaussures de foot que Karim Oumnia a eu cette lumineuse idée. Du coup, celui qui peinait à ses débuts pour trouver un job a fait une ascension fulgurante grâce à son génie créateur et à ce concept de mettre la technologie au service des équipements sportifs. On lui doit ainsi plusieurs créations comme la Diva, la chaussure de football pour femme, la Glagla Shoes (prix de l'innovation technologique de 2005) qui a fait le tour du monde, la trouvaille Neck Protection qui protège les judokas contre les frottements de leurs kimonos. Mais le plus sensationnel chez Baliston International, c'est d'avoir «vulgarisé» l'équipement sportif en habillant la femme et l'homme de la rue en chaussure taekwondo et autres créations, au point de lancer une véritable mode qu'adoptèrent des vedettes, tels qu'Elton John, Antonio Banderas, Leenox Lewis ou Beyonce, pour ne citer que ceux-là. Le président du conseil général, Michel Dinet, n'a pas tari d'éloges surtout lorsqu'il dira que «Karim Oumnia n'a jamais renié ses origines. C'est l'une des raisons pour lesquelles je l'apprécie. D'ailleurs, sa famille était au grand complet, sa mère et ses deux frères venus d'Alger, sa femme et ses trois enfants. Aujourd'hui, cette marque s'est bien implantée en Algérie et Baliston équipe beaucoup de clubs, dans toutes les disciplines, ainsi que plusieurs sélections nationales.»