Un Japonais qui avait assassiné quatre fillettes et bu le sang de deux d'entre elles a été pendu ce mardi à l'aube en même temps que deux autres condamnés. Miyazaki, âgé de 25 ans au moment des faits, était surnommé par les médias «le meurtrier otaku», le terme "otaku" désignant au Japon les garçons asociaux, fans d'électronique et de mangas, qui passent le plus clair de leur temps enfermés dans leur chambre. Il avait été arrêté en juillet 1989 en flagrant délit d'attentat à la pudeur sur une fillette dans un parc. Interrogé par la police, il avait avoué avoir enlevé et assassiné quatre autres petites filles âgées de quatre à sept ans, à Tokyo et dans la préfecture voisine de Saitama, en 1988 et 1989. L'assassin avait mutilé le corps de ses victimes, fait cuire dans un four leurs mains et leurs pieds, bu leur sang et dormi à côté des cadavres pour satisfaire ses fantasmes sexuels. Il avait ensuite fait parvenir des lettres aux médias pour revendiquer les meurtres sous un nom de femme, et envoyé les restes du cadavre d'une de ses victimes à sa famille. Quelque 5 700 cassettes vidéo de films d'horreur ou ultraviolents, parmi lesquelles certaines scènes tournées par Miyazaki lui-même sur les lieux de ses crimes, avaient été découvertes dans la chambre du tueur. L'exécution de Tsutomu Miyazaki intervient quelques jours après un autre fait divers sanglant qui a mis le pays en état de choc : le meurtre de sept passants choisis au hasard le 8 juin par un jeune déséquilibré dans les rues d'Akihabara, célèbre «quartier électronique» de Tokyo. A l'instar du massacre d'Akihabara, le cas de Tsutomu Miyazaki avait, déjà, amené le Japon à s'interroger sur «l'influence néfaste» de certains feuilletons télévisés et bandes dessinées ultraviolentes.