Les téléspectateurs algériens ont eu peur, hier soir, lors de la seconde mi-temps de la première demi-finale qui opposait l'Allemagne à la Turquie lorsque l'image a disparu, croyant que le signal avait été brouillé, d'autant que l'information faisant part de l'intervention de la chaîne qatarie Al-Djazira pour priver le Maghreb et le Moyen-Orient de toute image s'est vérifiée. En fin de compte, c'est une coupure de courant à l'International Broadcast Centre, à Vienne, qui était derrière l'arrêt de la retransmission télévisée, et ce, à cause d'un violent orage accompagné de vents violents. Après quelques minutes d'arrêt, l'image revient et tout le monde poursuivra sa dégustation de cette belle et intense partie qui débuta par une domination d'une équipe turque pas du tout complexée face à la machine allemande ni par l'absence de la moitié de ses titulaires. Et c'est en toute logique que les efforts des coéquipiers de Kazim furent récompensés par un but de Bonal Ugür une dizaine de minutes seulement après une transversale de Semih. Ce but aura pour effet de débloquer le logiciel de la gagne des Allemands qui mettront cinq minutes seulement pour revenir à la marque à la suite d'un débordement et un centre de Podolski pour Schweinsteiger qui dévie le ballon dans les buts de Rustu. Mais les Turcs sont des durs à cuire et poursuivent leur domination jusqu'à la fin de la première mi-temps. Chose qu'ils ne pourront pas rééditer après la pause en raison d'une débauche d'énergie puisque ce sont les Allemands qui profiteront d'une sortie hasardeuse du gardien Rustu pour doubler la marque sur une tête de Klose sur un centre de Podolski (encore lui). Encore cinq minutes à jouer et voilà que ces diables de Turcs nous remettent ça : égalisation de Semih sur une balle déviée de la pointe du pied qui trompe le gardien Lehman. Est-ce un autre miracle qui va se réaliser ? Non, puisque à une minute de la fin, le réalisme allemand finit par l'emporter sur un but d'école de Lahm qui qualifie la Mannschaft pour sa sixième finale de rang. Les hommes de Fatih Terim, eux, n'ont pas à rougir de cette élimination et seront certainement accueillis en héros une fois rentrés au pays. L'Allemagne attendra ce soir pour connaître son adversaire de dimanche prochain au stade Ernest-Happel de Vienne. Ce même stade qui accueillera ce soir un remake du match d'ouverture du groupe D entre l'Espagne d'Aragones et la Russie de Hiddink. Le premier s'est dit d'ailleurs impressionné par la condition physique des coéquipiers d'Arshavin, le Tsar russe qui rêve déjà de jouer au FC Barcelone. Mais provocateur qu'il est, le plus vieux sélectionneur de cet Euro-2008 (70 ans) promet que son équipe passera en finale car elle a d'autres arguments à faire valoir. Par ailleurs, Aragones critique les organisateurs pour avoir avantagé l'Allemagne qui a eu six jours de récupération entre les quarts et les demi-finales et qui auront une journée supplémentaire par rapport à son adversaire en finale. Guerre des mots ou pas, l'Espagne et la Russie se disputeront sans merci ce soir le dernier ticket avant la grand' messe de dimanche. Et toutes les deux sont prévenues : l'Allemagne les attend de pied ferme.