Fresque n Si la ville de Jijel n'est pas peu fière de sa merveilleuse côte de saphir, elle possède aussi de nombreux autres sites enchanteurs. Et pas seulement l'été venu. Outre «La statue du pêcheur», reposant dans une attitude hiératique au cœur de Jijel, il est une autre curiosité non moins attractive : le «Navire de Baba Arroudj», ce chébec (voilier méditerranéen fin et rapide) qui reste un des monuments les plus visités des Jijéliens d'un jour. Un jet d'eau et des jeux de lumière confèrent un surcroît de charme à cette œuvre stylisée qui trône à un jet de pierre de la plage centrale. Avec ses quatorze rames, cette embarcation de bronze est aussi un passage obligé pour les cortèges nuptiaux, les nouveaux mariés aimant à immortaliser l'image de leur bonheur naissant. Evoquer Igilgili (l'ancien Jijel) et ses merveilles bravant les ans, fait naturellement songer aussi au Grand phare. Communément appelé Ras el Afia, incrusté comme un gros bijou sur un promontoire à l'ouest de la ville, cette balise lumineuse est une merveille qui exerce un irrésistible attrait sur les visiteurs. Cette imposante bâtisse blanche au sommet de laquelle une lanterne balaie sans discontinuer l'horizon avec des signaux visibles à un peu plus de 40 km, a été construite en 1867 par Charles Salva, un tailleur de pierres. D'un blanc éclatant, cette bâtisse est couronnée d'une tour octogonale d'une hauteur de 43 mètres, au sommet de laquelle une grande lanterne de couleur rouge protège la lampe et l'optique (une lentille de Fresnel) des intempéries. Un feu auxiliaire situé plus bas sert à guider les petits bateaux longeant la côte pour les protéger des rochers à fleur d'eau qui foisonnent à proximité du phare. Ras El-Afia, dit-on, est classé parmi les phares de jalonnement des côtes qui sont destinés à préciser le tracé d'une route maritime très fréquentée en méditerranée. A l'ouest, El-Aouana et ses pitons en cascade se dessinent distinctement, tandis qu'au sud, Mezghitane, le mont qui veille sur Jijel, impose sa masse compacte, donnant lieu à un spectacle rare et enchanteur, de nature à chasser stress et angoisse. Non loin du Grand phare, un autre joyau s'étire en slalomant entre mer et montagne, sur plus de 60 km, depuis la sortie ouest de Jijel jusqu'à la localité de Melbou, dans la wilaya de Béjaïa. Il s'agit de la route de la célèbre corniche qui offre des panoramas uniques entre, d'un côté, la grande bleue dont l'horizon, par temps clair, paraît attirer le ciel pour «conter fleurette» et, de l'autre, la montagne, abrupte et majestueuse, qui semble veiller jalousement sur le tout. D'autres lieux, tout aussi incontournables, font la fierté de Jijel et de ses environs. On y trouve ces sites naturels qui ne doivent rien à la main de l'homme parmi lesquels «Ghar El-Bez» (les grottes de l'épervier) et leur décor hitchcockien, les célèbres Grottes merveilleuses de Ziama Mansouriah et leurs impressionnants décors naturels ou encore le «Rocher aux moules» de Sidi Abdelaziz, à l'est de Jijel. Autant de raisons de se rendre, ne serait-ce que pour une seule journée, dans ce merveilleux coin d'Algérie où la nature offre à l'homme, depuis des siècles, tout ce qu'elle a de plus prodigieux. Mais ce même être vivant lui rend-il vraiment la pareille ?