Lecture n L'annonce depuis Paris, de l'ouverture prochaine d'ambassades entre Damas et Beyrouth est un «exploit» pour la majorité antisyrienne au Liban, selon les observateurs. Cette annonce est «un exploit pour les Forces du 14 mars, la majorité antisyrienne, pour la Révolution du cèdre», a déclaré, hier, samedi, Ahmad Fatfat, député membre du plus grand bloc parlementaire présidé par le sunnite Saâd Hariri. Il faisait référence au vaste mouvement populaire qui avait suivi l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005. Mais, a-t-il précisé, «il s'agit d'un premier pas et le plus important reste la délimitation de la frontière entre la Syrie et le Liban et la fin de l'ingérence de Damas dans les affaires du Liban». «Tous les Libanais sont d'accord sur le principe de l'ouverture d'ambassades en vue de relations normales et bonnes entre les deux pays», a déclaré, de son côté, un membre du parti chiite Amal. L'ouverture prochainement des ambassades dans les deux capitales respectives est une première depuis l'indépendance des deux pays. La décision a été annoncée à Paris après une série d'entretiens sous l'égide du président français. «Pour la France, c'est un progrès historique que la Syrie ouvre une représentation diplomatique au Liban et que le Liban ouvre une représentation diplomatique en Syrie», a affirmé Nicolas Sarkozy. «Naturellement, il y a un certain nombre de questions juridiques qui doivent être réglées», a-t-il ajouté. «Notre position est qu'il n'existe aucun problème pour l'ouverture d'ambassades entre la Syrie et le Liban», a ensuite déclaré Assad. «Si le Liban a la volonté d'échanger des ambassades, nous n'avons pas d'objections pour le faire», a-t-il ajouté. «L'absence d'ambassades ne veut pas dire que la Syrie ne reconnaît pas le Liban», a aussi souligné le président syrien. Le président libanais, Michel Sleimane, a également confirmé l'ouverture prochaine d'ambassades, soulignant que Damas et Beyrouth allaient se concerter pour mettre cet accord en œuvre «le plus tôt possible» et pour procéder à la délimitation des frontières dans les secteurs non tracés. Assad et Sleimane se trouvent à Paris pour assister, aujourd'hui, dimanche, au lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Assad a, par ailleurs, «souhaité que la France, avec les Etats-Unis, puisse apporter toute sa contribution à un futur accord de paix entre Israël et la Syrie», selon un communiqué commun franco-syrien. La Syrie a engagé avec Israël, avec qui elle est officiellement en état de guerre depuis 1948, des discussions indirectes par le truchement de la Turquie.