Mutation n Sans crier gare, le quartier Amara s'est transformé, en quelques années seulement, d'un ensemble de fermes agricoles en un immense quartier résidentiel. L'endroit était connu pour ses fermes, ses vignes, ses arbres fruitiers et ses superbes villas coloniales. Ces dernières ont été récupérées après l'Indépendance par les travailleurs agricoles et surtout, par de hauts cadres de l'Etat. Au fil des années, de superbes constructions y ont été érigées et aujourd'hui, Amara est devenu un immense quartier résidentiel qui aurait pu être le Hydra, le Ben Aknoun de la région si son développement s'était fait suivant les normes. Car malgré ce boom urbanistique, aucune harmonie n'est perceptible dans l'aspect architectural qui ne rime aucunement avec les infrastructures environnantes. Le respect des normes urbaines fait grandement défaut et les villas construites ne sont pas uniformes puisqu'on y trouve du R+1 au R+4. Les litiges de voisinage sont interminables. Même le réseau routier n'est pas entretenu et se trouve dans un état déplorable. A la moindre précipitation, c'est tout le quartier qui plonge dans le désordre et la boue. Les habitants se sont plaints maintes fois pour l'amélioration de leurs conditions de vie, en vain. «Cela représente un peu la situation générale du pays. De somptueuses villas construites à coups de milliards, mais entourées d'un décor digne d'un bidonville...», résume un citoyen. A cela s'ajoutent les bâtisses inachevées qui n'épargnent pas le quartier. Des dizaines d'entre elles, et malgré leur ampleur, demeurent toujours en chantier. Rares sont les propriétaires qui procèdent aux finitions extérieures. «C'est un véritable phénomène dans notre commune», affirme un habitant du quartier. Amara est aussi réputé pour être un grand centre de commerce de gros. Plus d'une cinquantaine de locaux spécialisés dans l'alimentation générale, les produits laitiers, l'électroménager et autres y sont implantés. Cette situation crée, à longueur de journée, des encombrements et des embouteillages énormes pénalisant les automobilistes qui prennent la direction de Ben Aknoun, Chevalley, Aïn Allah, etc. Les responsables communaux réfléchissent actuellement à un plan pour désengorger le quartier. En matière de routes, le nouveau P/APC souligne que ce quartier bénéficierait d'un important projet dans les prochains mois. Plusieurs artères seront aménagées et goudronnées. «Nous essayons au fur et à mesure d'améliorer les choses car la dégradation des routes est un immense problème au niveau de notre commune. Les responsables qui nous ont précédés n'ont pas accordé une grande importance à la question», explique le premier responsable de la commune. Autre problème, le quartier Amara, l'un des plus peuplés de la commune, ne dispose malheureusement pas de la moindre infrastructure culturelle, ni d'espaces verts ni de commerces de détail (alimentation générale, pharmacies, boucheries, boulangeries,etc.). Les habitants sont ainsi contraints de se déplacer au centre-ville pour faire leurs achats.