Musique n Le 2e festival international du malouf s'est achevé tard dans la soirée d'hier au théâtre régional de Skikda. La soirée de clôture a été animée par l'orchestre andalou de la ville de Skikda, l'orchestre régional du malouf et la troupe marocaine qui ont su créer une ambiance digne des ambitions internationales de ce jeune festival. Le public a pleinement adhéré au répertoire des artistes qui se sont produits pour la clôture, en reprenant les noubas de l'orchestre skikdi, notamment Ayouha Essaqi et noubat el mezmoum (nouba muette) de l'orchestre régional de Constantine dirigé par Mohamed Larbi Ghazal. La troupe marocaine a eu droit aux applaudissements enthousiastes du public qui a apprécié à sa juste valeur, la voix du jeune Abdelmoumen Abderrahim qui a subjugué l'assistance par sa force, en exécutant des maoual et des qacidas telle que El fayacha. A rappeler qu'au cours des soirées précédentes, Khalil Kradman de Turquie a quant à lui, donné un aperçu remarquable de son art du tarab en jouant du qanoun, avant de laisser la scène à l'orchestre syrien dirigé par Nabil Qassis. La troupe du malouf libyenne s'est distingué durant la quatrième nuit, sous la conduite de Hassan Aribi qui a exécuté des waslas d'une grande beauté lyrique. Le conservateur du festival Mohamed Saïd Zerouala a considéré à juste titre, que cette deuxième édition a été une réussite, au cours de la remise des récompenses aux chouyoukh du malouf. Le festival du malouf de Skikda a été diffusé sur internet. Des conférences académiques, dont celle animée par le maître marocain Abdelmoumen Abderrahim, sous le titre «la musique andalouse, authenticité et contemporanéité» ont marqué cette manifestation. Selon l'intervenant, «l'abandon du patrimoine aux aléas de l'oubli, conduit à la désagrégation du bon goût, de même que les excès dans la recherche du renouveau, éloigne de la maîtrise de l'instrument lui-même». En outre, le conférencier a considéré qu'une tendance appelle à l'introduction de nouveaux instruments et à l'assujettissement aux canons occidentaux et à l'abandon de la tradition orale, pendant que la deuxième préconise la protection et la conservation de l'instrument et de l'héritage. Le conférencier a souligné les difficultés rencontrées dans les efforts entrepris pour classer le patrimoine andalou, en raison notamment, des divergences entre les écoles.