Avec deux défaites (dont un carton contre l'ESS 2 à 5) et un match nul (à domicile), les Annabis étaient déjà dos au mur et sous la pression de leurs nombreux supporters qui n'ont pas cessé de grogner au point de mettre l'entraîneur Rachid Belhout sur un siège éjectable. Et la venue de l'USM Blida était, selon eux, l'occasion propice pour se ressaisir et se remettre dans le bon sens de la marche ; mais il fallait bien compter avec cette audacieuse équipe blidéenne et son entraîneur Amrani qui connaît assez bien la maison annabie pour avoir drivé cette équipe la saison dernière. Belmeghit a réussi à surprendre le gardien international Gaouaoui et le coach blidéen a fait le reste en cadenassant le jeu face à un adversaire qui se cherche et est sujet au doute. Au fil des minutes, la tension ne faisait que monter dans un stade du 19-Mai-1956 en ébullition surtout après que l'entraîneur Belhout eut épuisé tous ses remplacements qui ne changeront rien à la physionomie du match et encore moins au score. Alors, les «Hooligans» (nom donné aux fans annabis) s'énervent et commencent à arroser le terrain d'une pluie de projectiles dont une a atterri sur le crâne du juge assistant, ce qui obligea l'arbitre central M. Mehidi d'arrêter la partie à six minutes de la fin, d'autant qu'une grosse fumée a fini par assombrir l'atmosphère. Les supporters annabis, déchaînés, ont mis le feu aux broussailles et autres arbustes qui ornent le pourtour du stade du 19-Mai-56, ce qui donne à cette fin de match des allures de guerre ! Et dire que l'USMAn avait déjà été sanctionnée par le huis clos à cause du comportement violent de ses supporters lors du match de la saison dernière contre l'ESS. Malheureusement, la leçon n'a pas été retenue et l'équipe, qui se retrouve aujourd'hui lanterne rouge, va certainement subir de nouvelles sanctions de la part de la ligue nationale de football. Il n'y a plus aucun doute, le football chez nous ne rime qu'avec violence et désolation.